samedi 19 janvier 2019

FABIEN ROUSSEL « MACRON FERME LA PORTE DE L’ISF ET DES SALAIRES, NOUS L’OUVRIRONS »

Parti communiste.  Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle à amplifier la mobilisation et veut « bousculer » les cadres imposés par le gouvernement au grand débat pour que « les exigences populaires l’envahissent et se traduisent en actes concrets ».
Deux mois se sont écoulés depuis l’acte I des gilets jaunes, qui a bousculé les organisations politiques et syndicales. Quels enseignements en tirez-vous ?
Fabien Roussel C’est un mouvement historique qui va marquer profondément notre pays. C’est plus qu’un mouvement social, il s’agit d’une révolte populaire. Ce n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Face aux mesures prises par le « président des riches » dans son premier budget, dès le mois de janvier 2018 les retraités avaient manifesté contre la hausse de la CSG, puis ce fut au tour du personnel pénitencier, des pompiers, des blouses blanches, du personnel des Ehpad, des cheminots… Des luttes portées par des intersyndicales très larges. Jamais la majorité En marche ! n’a bougé d’un iota. À cause de l’intransigeance du gouvernement, sourd aux souffrances du pays, le doute s’est installé : « Quand on s’unit, on ne nous écoute pas. Qu’est-ce qu’il faut faire pour se faire entendre ? » C’est là le véritable problème démocratique. Emmanuel Macron a oublié qu’il a été élu par 20 % de la population au premier tour et ensuite par défaut face à l’extrême droite. Mais, pour saisir la profondeur de ces mobilisations, il faut revenir à la crise économique de 2008 et au quinquennat de Sarkozy, avec le sauvetage des banques que les Français ont payé. Puis, Hollande est arrivé au pouvoir sur un slogan : « Mon ennemi, c’est la finance. » Il a trompé son électorat. À sa suite, Macron met un coup d’accélérateur ultraviolent à la financiarisation de l’économie. Dix ans de tromperies, d’austérité acharnée ont alimenté cette exaspération, cette colère. C’est un phénomène très profond, qui remet au centre du débat la lutte des classes et la démocratie.
Alors que les revendications des gilets jaunes portent sur la justice sociale, fiscale et démocratique, votre formation, comme le reste de la gauche, ne perce pas dans les sondages, contrairement à l’extrême droite. Pourquoi la gauche ne parvient-elle pas à traduire ces aspirations ?
Fabien Roussel La gauche est trop souvent réduite à l’expérience du quinquennat Hollande, à des déceptions. Pour autant, les aspirations portées par cette révolte populaire, pour beaucoup d’entre elles, rejoignent les valeurs de gauche : la justice sociale et fiscale, la solidarité, le partage des richesses. 

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