jeudi 19 juin 2014

Agression d’un jeune Rom : quand la haine se transforme en coups

Il y a quelques jours, un jeune Rom s'est fait enlevé par une dizaine de personnes, séquestré dans une cave, tabassé et laissé pour mort dans un caddie d’une ville de Seine Saint Denis. Ce jeune garçon de 16 ans est aujourd’hui entre la vie et la mort.
Il était soupçonné par les habitants de son quartier de cambriolage. Tous les soupçons étaient semble-t-il tournés vers lui et les autres habitants du camp de Roms. Ces soupçons sont même devenus des accusations, menant à un passage à tabac en règle par certains habitants du quartier. Alors que l’Etat dévoile aujourd’hui sa nouvelle carte des quartiers dits prioritaires, cette agression traduit un climat de tension et pourrissement social très grave.
Manuel Valls a beau condamné cette agression, il a lui-même contribué à alimenter la haine par ses propos sur les Roms il y a quelques semaines. Lorsqu'on explique que les Roms ne peuvent pas s'intégrer, lorsqu'on laisse des citoyens brûler des camps de Roms à Marseille, lorsqu'on intensifie la chasse aux dits sans papiers, lorsque des médias criminalisent à longueur de journée une population sur des bases ethniques, lorsqu'on ne soutient aucune lutte sociale, lorsqu'on laisse le chômage monter, notamment des jeunes, lorsqu’on entasse de la misère dans des quartiers pauvres, on crée les conditions pour que de tels drames arrivent.
Où est l'Etat pour garantir des conditions décentes de vie à ces familles ? Espérons nous que les Roms soient capables de survivre sans aucunes ressources ?  Rappelons que les problématiques principales concernant les Roms sont les mêmes, de manière exacerbée, que le reste de la population : l’accès au logement, à l’éducation et à l’emploi.

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