L’ampleur, la gravité, la durée de la crise qui frappe si durement les populations, particulièrement le monde du travail, la jeunesse et les plus fragiles, appelle l’ouverture d’un vrai débat démocratique sur les choix de politiques économique, budgétaire, monétaire, sociale en France et dans toute l’Europe.
Or, nous n’entendons sur les grands médias qu’un seul son de cloche ressassé toujours par les mêmes experts, les mêmes chroniqueurs, affichant peut-être des couleurs différentes mais pour une seule et même thèse selon laquelle il n’y aurait qu’une politique possible : celle du dogme de la soumission de l’action politique aux exigences de la rapacité des requins de la finance.
Selon eux, comme la pluie ou la neige, les marchés financiers auraient une existence naturelle, nécessaire pour l’efficacité économique. Dés lors, ils considèrent que les marchés dictent leurs lois en lieu et place des élus. La phrase la plus prononcée dans les cercles dirigeants est : « les marchés vont-ils l’accepter ? » Quelle ineptie qui tourne le dos à l’intérêt général ! Pire, cette efficience pour que le monde continue de fonctionner érige en lois de la nature la réduction des dépenses publiques et sociales, avec la casse des systèmes de retraites par répartition, la réduction des bourses étudiantes au Royaume-Uni, la baisse des salaires, le démantèlement des politiques publiques, la privatisation des secteurs publics comme en Espagne, en Grèce et au Portugal, la flexibilisation et la précarisation du travail, la libéralisation des capitaux, du commerce, des services financiers, l’aiguisement de la concurrence inégale partout, la disparition de l’agriculture paysanne.
Depuis trois décennies, ces politiques sont maintenant à l’œuvre. Chacun peut mesurer les désastres qu’elles ont produits sur tout le continent. Elles ont pour corps de doctrine l’acte unique européen que seuls les parlementaires communistes avaient rejeté en 1986. Dans sa logique se sont inscrits le traité de Maastricht, voté de justesse en septembre 1993 par référendum, et le traité de Lisbonne, rejeté par plusieurs peuples européens, que les gouvernements nationaux et les institutions européennes mettent aujourd’hui en œuvre avec un zèle dogmatique. Ce sont ces politiques qui conduisent à la faillite, au malheur pour les peuples, pendant que les fortunes s’amassent dans les coffres-forts de quelques privilégiés spéculateurs.
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