Les deux journalistes de France 3,Hervé Ghesquière, Stéphane Taponier, qui terminaient un reportage pour le magazine "Pièces à conviction" et leurs trois accompagnateurs afghans Reza, Ghulam et Satar ont été enlevés sur une route de la province de Kapisa, au nord-ouest de Kaboul.
Un an, retenus en otages quelque part en Afghanistan, dans cette région qui borde la frontière pakistanaise.
Un an. Une captivité d'une extrême longueur, des négociations en vue de leur libération dont personne ne connaît la teneur, des pouvoirs publics qui se veulent rassurants, des familles qui attendent depuis 365 jours de les voir revenir.
Partout en France, la solidarité s'est organisée depuis des mois autour du comité de soutien dont la marraine, Florence Aubenas, lançait lundi un nouvel appel à la mobilisation : « Est-il moral de laisser ainsi oublier deux hommes qui incarnent le meilleur des valeurs de nos démocraties en étant partis, malgré le danger, couvrir pour la télévision publique une guerre dans laquelle notre pays est engagé ? » Face au peu d'informations que donnent les pouvoirs publics, retranchés derrière le « secret-défense », les mobilisations solidaires se multiplient et des dizaines de municipalités ont affiché le portait des deux journalistes aux murs des mairies.
Quant à la preuve de vie, transmise à la France il y a quelques jours, les familles ne cachent pas leur scepticisme. « On me l'a fait écouter au téléphone, je n'ai pas compris grand-chose, le son était très mauvais. J'ai juste entendu que Stéphane avait la voix des mauvais jours », confiait hier à l'AFP, Arlette Taponier, la mère du journaliste.
Aujourd'hui, jour de ce triste anniversaire, de nombreuses manifestations sont organisées dans toute la France. Á Paris, sur le parvis de l'Hôtel de ville à 11 heures, le comité de soutien et Reporters sans frontières (RSF) appellent à un rassemblement durant lequel les portraits des deux journalistes seront déployés sur la façade du bâtiment, suivi d'une veillée aux bougies à partir de 17 heures. Une équipe de France 3, en duplex à Kaboul, réalisera un reportage pour les trois journaux nationaux. France Info organise une journée spéciale avec entre autres Jean-Paul Kauffmann et Florence Aubenas. Un grand concert de soutien est organisé à Montpellier et des rassemblements doivent avoir lieu à Marseille, Strasbourg, Dax et Chambéry. L'École du ski français (ESF) répond à l'appel et organise des descentes au flambeau dans de nombreuses stations. Les matchs de la 14e journée du championnat de France de rugby s'ouvriront par une minute d'applaudissements pour Hervé, Stéphane et leurs trois accompagnateurs avant chaque début de match.
Un pays entier derrière deux de ses journalistes, partis faire leur travail, retenus en otages depuis un an, et dont chaque minute de captivité entache la liberté de la presse. « La France doit se résoudre à les sortir de là. Et vite. Comme elle l'a fait pour d'autres otages. Parce que le premier mot de sa devise reste "liberté" », conclut Florence Aubenas.
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