Les derniers coups de pelleteuses résonnent dans le campus. Elles aplanissent deux immenses terrains où s’établira le camp des jeunes autogéré. Les travaux de terrassement sont attentivement suivis par Abdelhafidh Gharbi, professeur et président de l’Université El Manar (« lumière » en arabe) à Tunis. Plus de 30 000 participants venus de 127 pays devraient arpenter les allées de l’université et participer à quelques uns des 950 ateliers du Forum social mondial (FSM). C’est au cœur des « Révolutions arabes » qu’après Porto Alegre au Brésil, Mumbai en Inde ou Dakar au Sénégal, les altermondialistes ont choisi d’organiser leur rencontre biennale.
« Un tel événement est une première depuis l’indépendance (de 1956, ndlr). L’ensemble du conseil de l’université élu démocratiquement a donné son accord pour sa tenue sur le site, se félicite le président de l’Université. On essaie d’instaurer une bonne gouvernance dont nous n’étions pas capables avant la révolution. » Les crédits débloqués pour l’occasion par le ministère de l’Enseignement supérieur, en vue d’améliorer le campus, profiteront également à l’ensemble des étudiants. « Sur le fond, les centaines d’ateliers prévus vont permettre aux jeunes d’échanger et de débattre. C’est la vocation même de l’université. »
Faire voyager les Tunisiens sans visas
A proximité, Layla enchaîne les coups de fil. Électricité, restauration, hébergement... Toutes les ultimes questions logistiques à régler. « Le fait que je sois architecte a certainement contribué à ce que je sois autant impliquée ici », confie-t-elle. Depuis plusieurs semaines, la jeune femme consacre bénévolement tout son temps à l’organisation du site qui doit accueillir, outre les Tunisiens, des Marocains, des Égyptiens, des Palestiniens, des Syriens, mais aussi des Brésiliens, des Italiens, des États-uniens ou des Français.
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