Par
« Depuis qu’on a parlé, nos chefs d’équipe nous donnent les pires
choses à faire : les trains les plus sales, les quais les plus éloignés.
Ils nous demandent même de nettoyer les locaux du personnel, alors que
cela ne fait pas partie de notre contrat. » Karima, Houria et Bahia
sont salariées de la société de nettoyage H.Reinier, une filiale du
groupe Onet, sous-traitant de la SNCF. Elles travaillent à la gare du
Nord à Paris, où elles nettoient les wagons et l’intérieur des rames des
TGV, Thalys et Eurostar. En octobre dernier, elles ont décidé de
dénoncer leur chef d’équipe : elles assurent être harcelées sexuellement
et subir des injures de sa part depuis plusieurs mois. Elles sont
d’abord allées voir leur direction, qui ne leur a pas apporté le soutien
qu’elles espéraient. « Nous sommes ressorties des entretiens en pleurant », rapportent les trois femmes, des mères de familles âgées de 44 à 56 ans.
Épaulées par l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), elles ont finalement déposé plainte, pour harcèlement sexuel et moral, le 12 décembre dernier. « Quand on arrive le matin, il nous embrasse dans le cou, et y laisse de la salive », « il nous serre les hanches... », « il nous montre son sexe et se frotte contre nous », égrènent les trois femmes, entre deux sanglots. Et l’ont raconté aux policiers. « C’est tellement humiliant. Il pourrait être mon fils ! », lâche Bahia. « Elles ont osé parler mais beaucoup d’autres femmes sont victimes d’attouchements dans l’entreprise », poursuit Rachid Lakhal, cariste et élu CFDT. Selon plusieurs témoins, l’accusé considèrerait de son côté que « dans le nettoyage, toutes les femmes sont des putes ».
Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire