Détourner des slogans et affiches à la gauche progressiste de
mai 68 à nos jours, pour faire défiler des catholiques, des militants
UMP et Front National dans un vaste flou des messages, la « manif pour
tous » de ce jour n’est plus un simple baroud d’honneur, c’est un grand
n'importe quoi politique.
Le pire étant certainement l’usurpation des luttes. "La priorité c'est Aulnay, c'est pas le mariage gay" osent
scander des militants UMP alors même qu’ils passent leur temps à agonir
d’injures la CGT et la lutte de ces ouvriers. Ils se réapproprient de
même le slogan « On lâche rien », amené au Front de Gauche par HK et les
Saltimbanks lors de la dernière présidentielle. Et puis ils détournent
des affiches de mai 68, mélangeant à loisirs des messages sociaux et
réactionnaires.
"Je me suis rendue compte qu'il y avait un lien
entre la défense bioéthique et la défense sociale de l'être humain"
tente d’expliquer Frigide Barjot.
Autre facteur de flou dans le message, la radicalisation de certains
militants, qui, après le vote du texte à l’Assemblée Nationale, ont
largement atteint le point Godwin.
A l’image de Xavier Bongibault, un des porte-parole du mouvement et
président de "Plus gay sans mariage", qui après avoir comparé Hollande à
Hitler, assimile les défenseurs du mariage pour tous à des "collabos"
et à des nazis. "Notre mouvement de résistance est comparable à celui
qu'il y avait en 1944. Nous sommes dans un tel totalitarisme. Il y a une
vraie volonté d'interdire notre résistance contre le mariage pour tous.
"
Cette
affiche ci-contre d’un goût franchement douteux, signe également de la
radicalisation d’une partie des opposants au mariage entre couples du
même sexe, a finalement été abandonnée par crainte de poursuite
judiciaire.
Plus personne ne maîtrise le message
Les dissensions au sein du mouvement sont nombreuses. Frigide Barjot
assure pourtant que les slogans et banderoles seront soigneusement
encadrés. Mais quand on voit la multiplication des initiatives, on en
doute. L’UMP mobilise ses militants pour protester contre la politique
du gouvernement.
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