L’Union européenne compte nombre de paradis fiscaux, Chypre certes,
mais aussi le Luxembourg, la place de Londres, les iles Anglo-normandes,
Monaco, le Liechtenstein, Andorre, les pays d’Europe centrale et
orientale… En refusant tout processus d’harmonisation fiscale, en
inscrivant cette disposition dans les traités européens, les
gouvernements et les institutions de l’Union européenne ont permis le
développement de paradis fiscaux au sein de l’Europe. Le dumping fiscal a
créé les conditions pour que le recyclage des capitaux et le
blanchiment d’argent deviennent une pratique courante en Europe. En
refusant tout contrôle réel du système bancaire et en favorisant la
déréglementation financière, les gouvernements et les institutions de
l’Union européenne ont créé les conditions d’une crise bancaire qui
touche peu ou prou tous les pays. Le cas de Chypre est donc emblématique
d’une Europe construite pour satisfaire les marchés financiers.
Le plan adopté va aboutir à une désintégration du système bancaire et de l’économie chypriote qui sera supportée essentiellement par la population de ce pays. Certes, sous la pression populaire, le gouvernement chypriote et la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) ont renoncé à ponctionner les petits et moyens épargnants. Les grosses fortunes, qui avaient profité des facilités financières de Chypre, seraient mises à contribution. Cependant, ce prélèvement ne concernera que les banques chypriotes. Les grandes institutions financières étrangères présentes sur l’ile seront épargnées, alors même qu’elles sont coresponsables de la situation actuelle.
La mise en faillite de la seconde banque du pays, la Laiki Bank, et la restructuration de la Cyprus Bank vont avoir des conséquences tragiques en matière d’emploi. L’effondrement économique de Chypre, sans qu’aucune solution de rechange ni aucune aide ne soient même envisagées, va aboutir à une paupérisation massive de la population, ce d’autant plus que la Troïka a imposé un plan d’austérité drastique qui va encore aggraver dramatiquement la situation. Tous les ingrédients sont réunis pour une crise économique et sociale majeure.
Chypre avait besoin de 10 milliards d’euros pour sauver son système bancaire. Une somme toute relative en regard des 1000 milliards d’euros prêtés par la BCE à un taux dérisoire aux banques européennes dans le cadre du LTRO (Long-term Refinancing Operation). Les institutions européennes, et notamment la BCE, auraient pu refinancer les banques chypriotes en mettant comme conditions la transformation du système financier, la fin du dumping fiscal et une transformation progressive de l’économie chypriote. En refusant une telle solution, les gouvernements et les institutions de l’Union européenne ont une fois de plus montré que le sort des populations ne leur importe peu.
Le traitement de la crise bancaire chypriote est significatif du mépris des peuples par l’oligarchie européenne. La BCE a répondu par la menace au rejet par le Parlement du premier plan européen et le second plan n’a fait l’objet d’aucun débat démocratique et d’aucun vote au Parlement. La Troïka, soutenue par les gouvernements de l’Union, soutenue par le représentant du gouvernement français dont nous condamnons l'attitude, parle en maître. C’est cette Europe antidémocratique, qui se construit contre les peuples, qu’il faut mettre à bas. Il est temps que les peuples d’Europe se lèvent ensemble pour refonder la construction européenne, pour une Europe solidaire et démocratique.
Communiqué du Front de gauche
Le plan adopté va aboutir à une désintégration du système bancaire et de l’économie chypriote qui sera supportée essentiellement par la population de ce pays. Certes, sous la pression populaire, le gouvernement chypriote et la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) ont renoncé à ponctionner les petits et moyens épargnants. Les grosses fortunes, qui avaient profité des facilités financières de Chypre, seraient mises à contribution. Cependant, ce prélèvement ne concernera que les banques chypriotes. Les grandes institutions financières étrangères présentes sur l’ile seront épargnées, alors même qu’elles sont coresponsables de la situation actuelle.
La mise en faillite de la seconde banque du pays, la Laiki Bank, et la restructuration de la Cyprus Bank vont avoir des conséquences tragiques en matière d’emploi. L’effondrement économique de Chypre, sans qu’aucune solution de rechange ni aucune aide ne soient même envisagées, va aboutir à une paupérisation massive de la population, ce d’autant plus que la Troïka a imposé un plan d’austérité drastique qui va encore aggraver dramatiquement la situation. Tous les ingrédients sont réunis pour une crise économique et sociale majeure.
Chypre avait besoin de 10 milliards d’euros pour sauver son système bancaire. Une somme toute relative en regard des 1000 milliards d’euros prêtés par la BCE à un taux dérisoire aux banques européennes dans le cadre du LTRO (Long-term Refinancing Operation). Les institutions européennes, et notamment la BCE, auraient pu refinancer les banques chypriotes en mettant comme conditions la transformation du système financier, la fin du dumping fiscal et une transformation progressive de l’économie chypriote. En refusant une telle solution, les gouvernements et les institutions de l’Union européenne ont une fois de plus montré que le sort des populations ne leur importe peu.
Le traitement de la crise bancaire chypriote est significatif du mépris des peuples par l’oligarchie européenne. La BCE a répondu par la menace au rejet par le Parlement du premier plan européen et le second plan n’a fait l’objet d’aucun débat démocratique et d’aucun vote au Parlement. La Troïka, soutenue par les gouvernements de l’Union, soutenue par le représentant du gouvernement français dont nous condamnons l'attitude, parle en maître. C’est cette Europe antidémocratique, qui se construit contre les peuples, qu’il faut mettre à bas. Il est temps que les peuples d’Europe se lèvent ensemble pour refonder la construction européenne, pour une Europe solidaire et démocratique.
Communiqué du Front de gauche
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