Soutiens de Jean-Luc Mélenchon, douze syndicalistes et économistes, parmi lesquels Jacques Généreux ou Elodie Groutsche (Fralib), détaillent un programme alternatif de lutte contre le chômage: «soustraire les entreprises à la logique financière», «engager la transition écologique», développer «l'emploi public», mettre en place une «sécurité sociale professionnelle» et «reprendre le mouvement historique de réduction du temps de travail».
L’emploi, tous les
candidats à la présidentielle s’en disent préoccupés. Comment d’ailleurs
faire autrement alors que le chômage monte, apparemment de façon
inexorable. Le candidat non déclaré Nicolas Sarkozy, utilisant ses
habits de président de la République, a convoqué un sommet social censé
répondre à cette préoccupation. La plupart des commentateurs ont pointé
de façon critique les effets d’annonce de ce sommet, rappelant que
nombre de mesures n’étaient que la réédition de celles avancées
précédemment face à la crise, et que les sommes mises en jeu (à peine
500 millions d’euros) n’étaient que le redéploiement d’autres dépenses.
Pourtant, il ne faut pas perdre de vue qu’une logique cohérente est à
l’œuvre derrière l’apparente prudence des annonces. Le patronat ne s’y
est pas trompé qui a affiché sa satisfaction.
Pour que l’emploi se
développe, nous disent le président de la République et le patronat, il
suffit de baisser le coût du travail, de rendre celui-ci plus flexible
et d’allonger sa durée. Que cette thèse ait abouti à une détérioration
considérable de la condition salariale, sans créer vraiment d’emplois,
n’a pas l’air de contrarier ses défenseurs. On peut d’ailleurs les
comprendre. À défaut de développer l’emploi, ce sont les profits des
entreprises, en particulier des plus grandes, qui l’ont été. Ces mesures
représentent seulement un effet d’aubaine pour les employeurs: ils
embauchent à bas coût des salarié-es qu’ils auraient de toute façon
recrutés. De plus, en favorisant l’emploi précaire et peu qualifié,
elles minent l’efficacité de notre économie et poussent les entreprises à
un positionnement de bas de gamme dans la division internationale du
travail.
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