Le gouvernement s'apprête à instituer
une TVA dite « sociale » parée de vertus « anti-délocalisation ». Il
s'agit en réalité d'un nouveau cadeau fiscal fait au patronat (estimé à
30 milliards d'euros), et d'un nouveau cran serré dans
les politiques d'austérité. Il s'agit en effet de diminuer les
cotisations sociales payées par les entreprises et de les transférer sur
les consommateurs. Cela réduira le pouvoir d'achat
des ménages, déjà mis à mal par le chômage et la précarité. Il n'y a
donc pas plus anti-sociale que la TVA dite « sociale » !
Quant à l'efficacité supposée de cette mesure sur le commerce
extérieur et les délocalisations, elle est plus que contestable. D'abord
parce que les entreprises ne répercuteront que très
partiellement sur leurs prix les baisses de cotisations sociales.
Ensuite parce que cette éventuelle baisse sera de toute façon infime par
rapport aux écarts de coûts salariaux entre la France et
les pays émergents. Il n'y a donc aucun effet significatif à
attendre sur les délocalisations.
En fait, si les entreprises françaises ont des problèmes de
compétitivité, c'est d'abord lié à leur insuffisante capacité
d'innovation, provenant d'un effort de recherche et développement trop
faible et de politiques publiques favorisant les bas salaires. La
TVA sociale n'apportera aucune solution à ce problème, qui relève plutôt
d'une politique industrielle et de recherche
volontariste qui fait cruellement défaut aujourd'hui !
En 2012 plus que jamais, face aux politiques d’austérité
généralisée, il faut imposer les alternatives progressistes portées par
les mouvements sociaux. Celles-ci seront débattues de manière
large lors de la conférence internationale « Leur dette, notre
démocratie », organisée le 15 janvier par Attac à Paris.
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