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En première ligne face à l’explosion du chômage et de la précarité, les
éducateurs subissent aussi une dégradation de leurs conditions de
travail. Fin 2011, à la suite du suicide d’un de leurs collègues, près
de 200 salariés de l’Association d’action éducative et sociale, à
Dunkerque, ont exercé leur droit de retrait. Une illustration du
quotidien de plus en plus difficile de ces acteurs, ultime rempart face à
la misère sociale.
« La révision générale des politiques publiques tue. » C’est
par ces mots que Philippe Toulouse, délégué syndical (CGT), qualifie la
lente dérive de l’association dunkerquoise d’action sociale et éducative
(AAE). Cette structure, financée par des fonds publics, est censée
servir de digue face à l’explosion des inégalités sociales. À Dunkerque,
ville frappée par la désindustrialisation, avec son lot de chômage,
d’« exclus » et d’adolescents en rupture sociale, les 350 salariés de
l’AAE sont aussi confrontés à des méthodes de management brutales et à
des réductions drastiques des coûts. Ce qui n’est pas sans conséquences
sur leur santé mentale et physique. Cette situation a pris, le 17
novembre dernier, un tournant tragique.
Ce jour-là, un des salariés, Fabrice Hrycak, 38 ans, est retrouvé
pendu sous un pont de Dunkerque. L’éducateur spécialisé comptait dix ans
d’ancienneté. « Il avait choisi son jour et son lieu, témoigne Philippe Toulouse. Le
jour était celui où tous les salariés étaient réunis pour obtenir leurs
tickets restaurant. Et le lieu est un des plus gros points de passage
automobile de Dunkerque. Il voulait que son geste soit vu par toute la
ville et qu’il serve à quelque chose ! »
Salarié agressé et… licencié
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