François Baroin l'a confirmé ce jeudi matin. Le gouvernement
laisse le taux du livret A à 2,25%. Pas de révalorisation de la
rémunération du placement préféré des Français alors que les prix
augmentent. Leur épargne et leur pouvoir d'achat ne font clairement pas
partie des priorités du gouvernement.
Mais il n'est pas bon d'envoyer un tel message aux épargnants et
électeurs, surtout à 101 jours de la présidentielle. Le ministre de
l'Economie a donc pris soin d'envelopper cette décision politique dans
un fatras technique en disant que ce n'est pas la faute du gouvernement,
mais... du gouverneur de la Banque de France.
Dans son communiqué de ce jeudi matin, François Baroin explique ainsi
vouloir "appliquer la recommandation du gouverneur de la Banque de
France" Christian Noyer "afin d'éviter une volatilité excessive" du
taux du Livret A. "Conformément à cette recommandation", il "saisira le
Comité consultatif de la législation et de la réglementation
financières d’un projet de décision en ce sens".
De fait, le gouverneur de la Banque de France avait préparé les
esprits la semaine dernière en expliquant qu'il allait proposer au
gouvernement de s'asseoir sur la règle plus que centenaire de calcul du
taux du Livret A pour ne pas valoriser la rémunération de ce placement,
car il avait vu dans sa boule de voyant que l'inflation serait passagère
et qu'il ne servait donc à rien de changer quoi que ce soit, même pour
six mois.
Tant pis pour les Français, qui auraient pu voir le taux de leur
Livret A grimper de 2.25% à 2.75%. Ils ne recevront pas de coup de pouce
alors que les prix ont augmenté au second semestre 2011
pour parvenir à 2.4%. De là à voir un coup de pouce du gouvernement aux
banques et aux marchés pour que les épargnants réinvestissent dans des
placements financiers et boursiers aujourd'hui délaissés car moins
intéressants que le Livret A, il y a un pas que nous franchirons!
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