Alors que la liste noire des entreprises menacées s'allonge,
la CGT dévoile ses propositions pour renverser la vapeur des fermetures
de sites et de hausse du chômage.
L’hémorragie se poursuit dans l’industrie française et semble même
s’accélérer, si l’on en juge par le document établi par la CGT: une
liste noire d’une centaine d’entreprises où quelque 70.000 emplois sont
actuellement menacés. Les modalités diffèrent : fermeture ou/et cession
de site, restructuration, délocalisation, plan de sauvegarde de l’emploi
(PSE) ou plan de départs volontaires. La victime ne change pas :
l’emploi.
L'industrie le plus souvent touchée
Grands groupes, fleurons du CAC 40 (comme PSA ou Sanofi) ou PME, les
sites touchés relèvent le plus souvent de l’industrie. « Réunir les
conditions du redressement productif », tel est l’intitulé de l’une des
sept tables rondes prévues lors de la conférence sociale qui réunir, les
9 et 10 juillet, gouvernement, syndicats et patronat. Nul doute qu’elle
attirera tous les regards. Après les Etats généraux de l’industrie
organisés par Nicolas Sarkozy, et qui, par-delà la mise en scène, n’ont
guère produit de résultats, le changement est fortement attendu de la
nouvelle équipe au pouvoir dans ce domaine. Tout en alertant, avec cette
liste noire, sur la gravité de la situation, la CGT, pour sa part,
défend une série de propositions dont la prise en compte devrait
permettre de renverser la vapeur.
Nouveaux pouvoirs aux salariés
Un premier volet concerne les nouveaux droits et pouvoirs à accorder
aux salariés dans les entreprises, pour les armer face aux stratégies
mortifères, axées sur la rentabilité financière, des groupes. Le
syndicat préconise pour les élus du personnel « un droit suspensif sur
les plans de licenciement et de restructuration ». Prenant en compte le
fait qu’une grande partie des entreprises ont un statut de
sous-traitant, la CGT pose la question des relations, aujourd’hui
souvent très déséquilibrées, avec les donneurs d’ordre.
Pour y remédier, elle prône la création de comités interentreprises
rassemblant les élus du personnel des donneurs d’ordre et des
sous-traitants, pour leur donner le moyen d’intervenir sur les rapports
entre les uns et les autres. Elle propose aussi d’instaurer une
responsabilité pénale pour les donneurs d’ordre sur le respect par les
sous-traitants des droits sociaux, normes de sécurité, de santé,
d’hygiène et de condition de travail. Dans la même veine, la composition
des conseils d’administration des groupes devrait être revue au profit
des représentants des salariés, ceux-ci devant disposer du droit
délibératif sur les choix majeurs à faire (stratégie, investissement,
R&D, rémunération des dirigeants et actionnaires…).
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