Par
Suppressions de droits syndicaux, quotas d’arrestations illégales à
respecter, protocoles et uniformes inspirés de l’armée… Le premier
syndicat de policiers espagnols – le Syndicat unifié de la police –
dénonce une tentative de militarisation de leurs missions et de leur
corporation. Son secrétaire général exprime également son soutien au
mouvement des indignés.
« Ils veulent revenir au temps de Franco. Et ça, on ne va jamais
l’accepter. […] La réforme de la Loi du personnel de la police nous ôte
maintenant des droits que nous avions jusque là. » José Manuel
Sánchez Fornet est le secrétaire général du premier syndicat de
policiers en Espagne (Sindicato Unificado de la Policía, SUP), connu
pour son franc-parler. Ce qui le rend furieux, ce sont les derniers
amendements de deux lois en discussion à l’Assemblée, concernant la
police [1]
« Attirail nazi »
D’abord, l’entrée en vigueur de nouvelles règles protocolaires. Elles
sont selon lui inspirées de l’armée et de la Guardia Civil (à statut
militaire) : obligation des policiers de défiler au pas, de chanter
l’hymne militaire « la muerte no es el final » (la mort n’est pas la
fin), l’obligation pour les femmes policiers enceintes d’obtenir une
prescription médicale pour pouvoir porter des vêtements civils avant les
trois premiers mois de grossesse, imposition d’une longueur
règlementaire pour les coupes de cheveux féminines… Le SUP qualifie même
le nouvel uniforme – bâton de commandement, casquettes, gabardine –
« d’attirail nazi » ! Et dénonce une militarisation esthétique de leur
uniforme.
Mais c’est surtout la suppression, dans la « Loi du personnel de la
police », de tout un chapitre consacré au droit d’information et de
négociation collective qui a déclenché la sonnette d’alarme. Et pas
seulement au sein du SUP mais aussi d’autres syndicats comme la
Confédération espagnole de la police (CEP), deuxième syndicat de
policier, traditionnellement en faveur des décisions prises par l’actuel
gouvernement de droite.
Violations de droits civiques
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