Il y a eu le
sénateur Mélenchon, il y aura bientôt le sénateur Laurent. Le
secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent,
se prépare à faire son entrée au Palais du Luxembourg. Nicole
Borvo Cohen-Seat, sénatrice PCF de Paris, pourrait bientôt
démissionner pour lui céder la place.
L’opération, rendue possible par le scrutin de liste, avait été
ébruitée dès les élections sénatoriales, en septembre 2011, mais la date
du passage de témoin n’était pas encore connue. Selon des
sources internes au PCF, "c’est pour fin septembre". Du côté de M. Laurent, on affirme qu’ "il n’y a pas de date d’un éventuel changement". "Rien n’est encore décidé",
assure également Mme Borvo Cohen-Seat… avant de lâcher : "Il se peut que ce soit fin septembre."
"La seule possibilité"
Lors des sénatoriales, deux places avaient été réservées aux
communistes sur la liste d’union PS/Europe Ecologie-Les Verts/PCF à
Paris. Une seule était éligible (la sixième) mais réservée à une
femme. M. Laurent, lui, était en 9e position sur la liste. Place du
Colonel-Fabien, on avait donc imaginé que Mme Borvo Cohen-Seat se
représente pour s’effacer en cours de mandat. Les huit
premiers de la liste ayant été directement élus, c’est au numéro un
communiste que revenait le siège dans un tel cas de figure.
C’était d’autant plus facile que la sénatrice de Paris, élue depuis
1995, ne souhaitait pas rempiler pour un troisième mandat. "J’avais dit que je voulais m’arrêter, explique-t-elle.
Je suis favorable à la limitation des mandats : j’en avais fait deux et souhaitais être en accord avec mes principes." "J’ai accepté pour des raisons pratiques", ajoute-t-elle.
Et de préciser : "Je serai même partie tout de suite mais le choix de la date ne m’appartient pas tout à fait."
Son départ laissera également vacante la présidence du groupe
communiste, républicain et citoyen. Les noms de Brigitte
Gonthier-Maurin, sénatrice des Hauts-de-Seine, et d’Eliane Assassi, élue
de
Seine-Saint-Denis, ont été évoqués pour la remplacer.
Le PCF souhaitait que son principal dirigeant, actuellement conseiller régional d’Ile-de-France, ait un mandat national. "Cela permet d’être reconnu et de porter la parole du parti au sein de
l’enceinte parlementaire", souligne Roger Martelli, ancien du PCF et historien du parti. Et entre député et sénateur, le choix a été vite fait. "C’était la seule possibilité, estime
M. Martelli. Il y avait une tradition de réserver aux dirigeants
haut placés du parti des circonscriptions bastions, taillées sur
mesure. Le problème c’est que ces circonscriptions n’existent
plus aujourd’hui. Il a donc fallu bricoler."
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