Marie-George Buffet, députée de Seine-Saint-Denis, appelle à
légiférer pour refuser le plan social présenté par PSA et ses 8.000
suppressions de poste. Elle avait déja interpellé le gouvernement en
2011.
Comment avez-vous réagi
à l’annonce du plan social
chez PSA ?
Marie-George Buffet. J’étais très en colère lorsque cette décision a été rendue publique. Ce plan était programmé depuis plus d’un an et PSA a
voulu le dissimuler. En 2011, j’avais alerté le gouvernement et
l’Assemblée nationale au sujet de ces suppressions d’emplois prévues,
ainsi que de la fermeture du site d’Aulnay, sur la base d’un document
interne révélé par la CGT. Le ministre de l’Industrie de l’époque, Éric
Besson, ainsi que les dirigeants de PSA avaient nié la véracité de ces
informations : « Ce sont des menteurs. » Le 18 juin
dernier, lors de la réunion entre une délégation de la direction de PSA,
les représentants des salariés, Arnaud Montebourg et les élus locaux,
aucun élément ne nous a été donné.
Qu’avez-vous pensé de l’interview télévisée du chef de l’État à ce propos ?
Marie-George Buffet. L’intervention de François Hollande
redonne un peu d’espoir. Elle corrige les propos surprenants du
ministre du Travail, Michel Sapin, qui évoquait à la radio, il y a une
semaine, la perspective d’une reconversion du site d’Aulnay. Je retiens
une phrase forte du président de la République
: « Ce plan est inacceptable. » Je partage son analyse, qui revient à
refuser une telle casse d’emplois dans une entreprise qui fait des
bénéfices. PSA a 11 milliards d’euros de réserves, a vendu 3,6 millions
de véhicules en 2010 et a reçu des aides multiples de l’État. L’entreprise a les moyens de faire face à ces difficultés actuelles
sans réaliser une telle restructuration. Il faut prendre des mesures
pour l’en empêcher et relancer le secteur automobile. J’attends avec
impatience la série de propositions du gouvernement,
qui devrait être annoncée dans les jours qui viennent. Ce cas concret
montre qu’un plan d’aide à l’automobile, comme en 2008 avec la prime à
la casse, ne suffit pas.
Comment l’État doit-il intervenir
pour relancer l’automobile sans sacrifier des milliers d’emplois ?
Marie-George Buffet. D’abord, dans le cas d’une entreprise qui fait des bénéfices, distribue des dividendes à ses actionnaires, les licenciements pour motif économique doivent être interdits.
Le Front de gauche avait proposé cette loi sous l’ancienne législature.
Aujourd’hui, la gauche majoritaire peut l’adopter. Elle est applicable
très rapidement. Nous aurions pu la voter à l’Assemblée nationale et au
Sénat dès le mois de juillet.
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