mardi 10 juillet 2012

Pourquoi nous allons rejoindre le Front de gauche

Etre acteurs plutôt que spectateurs: dix-sept fondateurs du NPA (1), venus de la LCR et aujourd'hui membres de la Gauche anticapitaliste, expliquent leur décision de quitter le Nouveau parti anticapitaliste. Pour eux, « la crise européenne appelle une réponse de la gauche radicale. (...) En France, cela implique d’entrer au Front de Gauche et de participer à sa transformation. »
Sans colère mais avec beaucoup d’émotion, nous avons livré notre dernière bataille dans le cadre du NPA. Sans surprise mais avec beaucoup de lucidité, nous enregistrons notre défaite. Une Conférence nationale du NPA s’est tenue le week-end dernier. Force nous est de constater qu’elle n’a pas dressé le bilan lucide nécessaire de ses reculs désastreux. Elle ne s’est pas davantage livrée à une analyse critique des erreurs politiques graves qui en sont l’une des causes. En conséquence, elle n’a pas non plus permis que s’amorce la réorientation politique qui aurait été nécessaire pour renouer avec le projet originel du NPA et stopper la véritable descente aux enfers actuelle.
En effet, le plus tristement remarquable n’est pas tant la succession d’erreurs politiques commises par le NPA durant sa courte existence – nous ne nous exonérons pas de cela – que son incapacité totale à en tirer le moindre bilan et, du coup, à opérer la moindre réorientation.
Venant après la déception des élections européennes (2009) et la déconvenue des élections régionales (2010), les catastrophes du printemps 2012 – élection présidentielle puis élections législatives – auraient dû, pour le moins, provoquer une remise en cause sévère et salvatrice. Il n’en n’a rien été.
Pourtant, lors de l’élection présidentielle, le NPA a perdu les trois quart des voix obtenues par la LCR en 2007. D’ailleurs, selon plusieurs études, moins de 10 % des électeurs 2007 d’Olivier Besancenot seraient restés fidèles à Philippe Poutou…
Ce grave recul historique, devenu débâcle lors des législatives qui ont suivi, n’est nullement un coup de tonnerre dans un ciel serein. Bien au contraire, les nuages s’amoncellent depuis des mois et les mises en garde n’ont pas manqué concernant les dangers d’une orientation isolationniste et hors sol.
La crise économique, une situation politique difficile, un mouvement social cherchant son deuxième souffle sont autant d’arguments employés pour expliquer… l’inexplicable.
Dans cette situation politique difficile, les enjeux sont énormes. Nos responsabilités le sont tout autant. Sur la base d’un discours radical et d’un programme d’urgence anti-austérité, Jean-Luc Mélenchon a rassemblé des dizaines de milliers de femmes et d’hommes au cours de sa campagne, recueillant un score à deux chiffres sur la base de cette incontestable dynamique.
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