Science, travail, environnement, progrès, PCF, Progressistes, que signifie cette nouvelle revue ?
Elle renoue et elle innove.
Elle renoue avec une tradition du mouvement ouvrier, qui est de ne
pas laisser à la bourgeoisie le bénéfice exclusif des acquis de la
science et des techniques. Elle renoue les liens entre la pensée et
l’action qui ont animé les scientifiques communistes au cours de
l’histoire du PCF ; qu’il suffise de rappeler comment résonnaient
pendant la guerre et la Libération des noms du bio- logiste Marcel
Prenant, du psychologue Henri Wallon, des physiciens Paul Langevin et
Frédéric Joliot-Curie, comme, pour ceux qui l’ont connue, la figure
radieuse de la chimiste Marie-Elisa Cohen.
Elle renoue avec Avancées, le périodique dirigé par René Le Guen et
auquel certains d’entre nous ont participé, qui montrait les enjeux
sociaux et politiques des avancées scientifiques et techniques, et qui
tentait de contribuer à la réflexion du PCF sur le rôle nouveau et
croissant des ingénieurs, cadres, techniciens, et scientifiques de
toutes disciplines. Elle renoue notre vision du progrès humain, à
construire sans relâche, à celle du progrès des connaissances et des
pratiques, inégal et heurté quand il s’intègre aux intérêts dominants
d’une petite minorité. Elle renoue avec la vision de Marx, confirmée par
l’histoire, que les richesses dont dispose l’humanité tiennent à la
fois du travail humain et de la nature.
Elle innove parce que nous sommes en face de problèmes nouveaux. La
production scientifique n’est plus l’affaire de quelques personnalités,
mais elle implique au plan mondial des millions de personnes,
son accélération alimente les fantasmes, elle est clairement l’enjeu
d’une bataille politique et idéologique dans laquelle la droite domine
et la gauche se pose en ordre dispersé. La sensibilité à l’évolution de
l’environnement, le souci de l’écologie, très prometteurs pour la
politique à venir, sont facilement dévoyés vers les peurs et les
oppositions stériles. Le souci lancinant de l’emploi, face au chômage,
occulte la question essentielle des buts et des formes du travail. Le
travail salarié s’est étendu à la grande majorité de la population, il y
a là le germe de solidarités nouvelles, mais la conscience des intérêts
communs à la plupart des travailleurs est bien moins solidement
constituée que celle des intérêts communs à ceux qui les exploitent. Les
terrains de lutte et de réflexion se sont diversifiés, et ils
s’étendent au monde entier. Il n’est pas possible de penser à la
science, au travail, à l’environnement, au progrès sans les situer dans
le contexte mondial, et dans la perspective de l’humanité à venir...
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