par Nolwenn Weiler
Règlements
de compte à Marseille, insécurité attribuée aux Roms, délinquance dans
les quartiers populaires... Les faits divers s’étalent à la une des
journaux. Et les déclarations politiques stigmatisantes se succèdent.
Pour le sociologue Laurent Mucchielli, spécialiste des politiques de
sécurité, cet « engrenage du traitement de l’urgence » masque une
absence de stratégie pour véritablement lutter contre la délinquance et
la criminalité. Le grand gagnant ? L’extrême droite, comme en 2002…
Basta ! : Quelle est la réalité de la délinquance attribuée au Roms ?Laurent Muchielli [1] : Le retour de la stigmatisation des populations Roms date du discours politique de Nicolas Sarkozy à Grenoble, en juillet 2010. Brice Hortefeux lui a emboité le pas en sortant des chiffres, dont personne n’a trouvé la source, évoquant des augmentations énormes de la délinquance des Roms, notamment à Paris (+259%, ndlr [2]), avec une allègre confusion entre Roms et Roumains, entre sédentaires et nomades. Depuis, médias et discours politiques font régulièrement l’amalgame entre Roms et délinquance. Or, parmi les familles Roms qui vivent dans une extrême précarité aux abords des grandes villes, seule une minorité ont une pratique délinquante régulière, en commettant généralement des vols et des cambriolages. Ce n’est en aucun cas un mode de vie généralisé. Les amalgames sont donc faux et de surcroît dangereux. C’est la porte ouverte à toutes les dérives.
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