Par Fondation Copernic
« Pour la première fois, une réforme des retraites met l'égalité femmes-hommes au cœur de ses objectifs » :
c'est ainsi que le gouvernement et le ministère des droits des femmes
présentent la réforme. À ce niveau de contre-vérité, on n'est plus dans
le registre du « marketing politique » mais dans celui de la
fable ! Non seulement les quelques mesures prévues pour les femmes sont
très marginales, mais le nouvel allongement de durée de cotisation
continuera de les pénaliser plus durement.
Rappelons en effet que les femmes ont des carrières en moyenne plus
courtes que les hommes, en lien avec la prise en charge des enfants.
Parmi les personnes parties en retraite en 2008, elles ont validé 149
trimestres (37,25 ans) et les hommes, 160 (40 ans). Allonger la durée de
cotisation est plus pénalisant pour les personnes aux carrières plus
courtes qui devront retarder davantage leur départ en retraite et/ou
subir une baisse plus importante de la pension.
Personne ne nie cette évidence. Même la Commission européenne, dans
un rapport publié en juillet sur les inégalités de pension entre les
sexes en Europe, attire l'attention sur le fait que tout allongement de
la durée de cotisation a « un effet disproportionné sur les femmes »
et entraîne une réduction de leur pension. Le gouvernement a
visiblement décidé d'ignorer cette réalité et inscrit sa réforme dans la
logique des précédentes en augmentant encore cette durée !
Le niveau des inégalités est pourtant important, avec en 2010 un écart
de 39 % entre les pensions des femmes et des hommes, selon ce même
rapport. Seuls 5 pays européens sur les 29 étudiés ont un écart
supérieur à celui de la France. Et l'évolution ne va pas dans le bon
sens puisque cet écart a augmenté de 10 % entre 2005 et 2010, les effets
des réformes passées continuant de se faire sentir.
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