Alors
qu’en France, un projet de surtaxe de l’huile de palme fait toujours
débat, que se passe-t-il chez le premier producteur mondial de palme,
l’Indonésie ? Expropriation de communautés locales, soumissions
contraintes des petits agriculteurs aux grandes firmes contrôlées par
l’Etat… La culture d’huile de palme n’y est pas vraiment
« responsable ». A Sumatra, des centaines de familles se sont lancées
dans une « guérilla » agricole pour se réinstaller sur les plantations
dont ils ont été chassés. Reportage.
Rustan, Sultan et Masri-Zainal baissent la voix. Ils nous expliquent qu’ils vont envahir « leur »
terre afin d’en reprendre possession. Environ 1 500 hectares que leur
communauté occupait il y a près de trois décennies, à la suite de leurs
ancêtres, et dont ils ont été chassés dans les années 1980 par l’armée.
Dans une campagne reculée de la commune de Jorong, dans l’Ouest de
Sumatra [1],
l’opération de nettoyage avait pour but d’installer une plantation de
palmiers à huile, exploitée par une entreprise gouvernementale, la PTPN 6 [2].Les trois paysans, de la tribu des Minang Sikumbang, se sont rendus à Jakarta en juin dernier, à l’occasion d’une grande rencontre internationale du réseau la Via Campesina (lire notre reportage), venus mettre au point l’opération avec les conseils de leur syndicat SPI, principal regroupement paysans d’Indonésie – l’équivalent de la Confédération paysanne en France.
Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire