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Déterminant plus de la moitié de la répartition du Revenu national
brut, le budget est le marqueur le plus important de la nature d’une
politique. C’est à cette aune qu’il mérite d’être jugé. Sous la pression
d’une droite décomplexée, le gouvernement a choisi de se placer sur le
thème de la « pause fiscale » après le budget d’austérité de 2013 :
promis, juré, après les efforts de l’année dernière, l’heure est
désormais à l’apaisement, d’autant que la reprise se profile à
l’horizon...
L’austérité reste toujours à l’agenda des budgets européens. À peine
ce budget élaboré, le ministre des finances, Pierre Moscovici, a
rencontré, le matin du 25 septembre, la Commission européenne pour
montrer qu’il respecte bien les critères du Pacte de stabilité. Il est
vrai que la musique s’est infléchie ces derniers mois suite aux
catastrophes provoquées par des ajustements budgétaires drastiques dans
les pays du sud de l’Europe. Les dirigeants européens ont compris, mais
un peu tard, que des baisses brutales de budget et de déficit ont un
effet récessif sur l’économie. Désormais, le gouvernement français est
plus prudent. On admet que le déficit 2013 sera de 4,1 % au lieu de
3,7 % et le budget 2014 se construit sur un déficit de 3,6 % alors qu’il
devait initialement être inférieur à 3 %.
Dans un scénario de croissance de 0,9 % pour 2013, contre 0,1 % en
2013, un effort budgétaire reste d’actualité et le gouvernement a choisi
de le faire porter à 80 % sur des réductions de dépenses et à 20 % sur
une hausse de la fiscalité : 3 milliards de prélèvements nouveaux contre
33 milliards en 2013. Les réductions de dépenses seront de 15 milliards
d’économies se répartissant en 9 milliards sur les dépenses de l’État
et 6 milliards sur les régimes sociaux. Une seule bonne nouvelle dans
ces réductions de dépenses : sur les 9 milliards de l’État, 500 millions
proviennent d’une réduction de la charge de la dette s’expliquant par
les faibles taux d’intérêt dont bénéficie actuellement la France. Pour
le reste, il s’agit de 2,6 milliards de salaires et de dépenses
courantes, de 2,6 milliards de dépenses d’investissement et de 3,3
milliards de concours aux collectivités locales et au budget européen.
Dans un pays dans lequel le chômage massif est chronique, la réduction
de la dépense publique n’est pas vraiment annonciatrice de créations
d’emplois publics ou d’effet d’entraînement sur le reste de l’économie.
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