Nous vous invitons à déconstruire des préjugés et des
stéréotypes répandus sur la pauvreté et les pauvres, afin que ceux-ci
cessent d’être les boucs émissaires des maux de nos sociétés et qu’ils
deviennent au contraire des partenaires à part entière dans la
construction d’un monde plus juste.
Voici quelques-unes de ces idées reçues. Diffusez-les autour de vous, réagissez, participez au débat.
Travail réalisé par ATD Quart Monde et la MRIE, Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion en Rhône-Alpes.
1) Sur la pauvreté en général
« Les pauvres coûtent cher à la société »
Oui, et plus que l’on ne pense (et ils rapportent aussi !). Mais éradiquer la misère reviendrait moins cher.
Dans certains domaines comme l’éducation, les personnes en situation
de pauvreté coûtent moins cher que les autres, car beaucoup s’arrêtent à
16 ans ou même avant et bien peu font des études supérieures. Ce sont
de mauvaises économies, mais bien réelles.
Mais, globalement, la pauvreté représente un coût pour la
collectivité, composé de coûts directs (aides sociales, programmes de
lutte contre la pauvreté…) et indirects (manque à gagner sur la
consommation, les recettes fiscales, conséquences de la pauvreté sur la
santé…).
« Le coût total de la pauvreté est plus élevé que ne le pensent un
grand nombre de personnes, écrit le Conseil national du bien-être social
canadien dans son rapport Le sens des sous pour résoudre la pauvreté
(novembre 2011). Les coûts et les conséquences de la pauvreté sont
beaucoup plus importants que les dépenses directes effectuées à l’égard
des programmes de lutte contre la pauvreté. Nous voyons quel est le coût
total lorsque les coûts indirects et les coûts pour la société sont
pris en compte. L’écart de pauvreté enregistré au Canada en 2007 —
c’est‐à‐dire le montant qu’il aurait fallu pour que tout le monde puisse
être juste au‐dessus du seuil de pauvreté — était de 12,3 milliards de
dollars. Or, le coût total de la pauvreté cette année‐là était au moins
deux fois plus élevé selon les estimations les plus prudentes. La grande
conclusion qui se dégage d’études menées au Canada et dans d’autres
pays, c’est que le fait d’investir dans l’élimination de la pauvreté
engendre moins de coûts que si on la laisse persister. » Ce rapport cite
également l’étude « The Economics of Poverty : How Investments to
Eliminate Poverty Benefit All Americans » effectuée en 2006 par
Oppenheim et MacGregor, qui révèle qu’un investissement visant à
éliminer la pauvreté aux États‐Unis permettrait d’accroître les
ressources de chaque ménage américain de plus de 18 000 $ annuels. Selon
cette étude, si l’on versait à chaque ménage confronté à la pauvreté de
quoi atteindre un niveau minimal de revenu moyen – soit au total 397
milliards de dollars chaque année –, cela permettrait d’économiser
presque quatre fois ce coût – un rapport avantages‐coûts de 3,75 pour 1.
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