par Alain Gresh
J’ai déjà évoqué à plusieurs reprises le cas de Georges Ibrahim Abdallah, notamment dans Le Monde diplomatique (avec Marina Da Silva, « Georges Ibrahim Abdallah, un prisonnier politique expiatoire »,
mai 2012). Il entame, demain 24 octobre 2013, sa trentième année
d’incarcération. Il existe peu de prisonniers politiques qui sont, à
l’heure actuelle, encore embastillés pour une si longue période, à part
des Palestiniens oubliés de tous et, à ma connaissance, personne
d’autre.
Son sort est tellement scandaleux que même l’ancien préfet Yves
Bonnet, patron de la Direction de la sécurité du territoire (DST) de
1982 à 1985, et ex-député UDF, demande sa libération (« Le sort de Georges Ibrahim Abdallah », Sud-Ouest, 17 septembre 2013).
Un livre témoignage, Où le sang nous appelle (Le Seuil), écrit
par Daniel Schneidermann et Chloé Delaume, évoque longuement le cas de
Georges Ibrahim Abdallah, dont Delaume est la nièce. On trouvera, sur le
site de cette dernière, un texte où elle raconte qu’elle a remis
l’ouvrage à Christiane Taubira qui, avec d’autres, a son mot à dire sur
le dossier (« #Sérail, famille, magie », 8 octobre 2013) :
« Mon père, mes oncles, ma famille. Le caveau de mon père, mon
oncle Georges en prison. Visiter papa ça c’est fait, comment s’y prendre
avec Tonton. Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné depuis 30 ans,
combattant libanais dans une cellule de France. Prisonnier politique.
Peut-être libéré à condition d’être expulsé immédiatement vers le Liban,
dès sa sortie. Il suffirait pour ça que Manuel Valls signe l’arrêté. A
quoi bon froisser l’ambassade américaine, indisposer l’Etat d’Israël
pour ce détenu. Georges Ibrahim Abdallah, marxiste, cause palestinienne,
des fractions et des guerres devenues d’outre siècle. Il préfère ne
pas, Manuel Valls. Depuis janvier dernier, et il ne bougera pas. Aucun
intérêt, ni pour lui, ni pour la France, dans cette histoire.
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