Ce matin, j’entends sur toutes les radios l’expression "un nouveau drame de l’immigration". A minima, 300 morts.
L’air
désolé des présentateurs pour qui ce "nouveau drame" (évoqué en 30
secondes) trouvera sa place entre l’ouverture des Bricoramas le dimanche
et la tentative de coup d’Etat aux Etats-Unis par une femme et son
enfant (plus longuement couvert d’ailleurs). Aucune explication, aucune
mise en contexte, rien. Rien sur la responsabilité des politiques
européennes sur la fermeture des frontières.
C’est étrange, cette peur paranoïaque de l’invasion, cette volonté de
se « protéger » coûte que coûte de ces êtres humains qui, chaque année,
prennent le chemin de l’exil vers les pays riches qu’ils imaginent
terre d’espérance. Mais les riches ont décidé que cette humanité-là
était indésirable.
Ils renforcent leurs frontières, dressent des
barrières, construisent des murs toujours plus hauts. Une véritable
stratégie de guerre mise en œuvre pour contenir « l’envahisseur ».
Par
un effet d’entraînement, d’autres grands pays comme le Brésil, la Chine
ou la Russie mettent aussi en place une « sanctuarisation intérieure »
pour limiter les migrations économiques des régions pauvres vers les
zones de forte croissance.
Ces obstacles physiques sont des outils
efficaces pour criminaliser l’immigration et rendre acceptable l’emploi
d’expressions inacceptables : « immigrant illégal ». On fait croire
qu’ils transgressent la loi : grâce à ces nouveaux obstacles, juridiques
ou physiques, on crée de nouvelles catégories de délinquants : le
migrant.
Au mépris du droit international et des valeurs universelles.
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