Le dessinateur Plantu traverse une grave crise d’inspiration. Ce qui ne semble pas gêner la nouvelle direction du Monde. Son
dessin daté du 1er octobre en « une » du prétendu quotidien de
référence assimile un cégétiste à un islamiste, le premier empêchant son
épouse d’aller travailler le dimanche chez Castorama pendant que le
second interdit à sa petite fille d’aller à l’école. C’est un
parallélisme saisissant, dans l’air d’un autre temps. Quand le cégétiste
était présenté par les Ligues factieuses avec un couteau entre les
dents. Mais à vouloir trop prouver, parfois Plantu s’égare et appuie ici
la campagne visant à banaliser le travail du dimanche et à hurler avec
les loups médiatiques, de l'Express au commentateur néolibéral de France 2 François Lenglet, toujours prompts à clouer au pilori la CGT.
Hélas pour lui, Plantu n’est pas Reiser. Son « gros con » de
cégétiste ne déclenche pas le rire et inspire même le dégoût, quand le «
gros dégueulasse » de Reiser tapait juste. Plantu est un éditorialiste
politique assumé. Il a eu parfois le trait mordant mais juste. Avec
l’âge, deviendrait-il, lui aussi, un de ces « vieux cons » qui virent à
l’extrême-droite ou à la droite extrême, fustigeant dans un même élan
les immigrés, les ouvriers débraillés éructant, faisant toujours grève
et défilant pour tout et pour rien, les machos phallocrates
(nécessairement cégétistes) aussi obscurantistes que les pires
islamistes intégristes. Plantu a 62 ans ; grâce aux « gros cons » de la
CGT, il a gagné le droit de prendre une retraite bien méritée avant que
son trait de crayon ne devienne encore plus bête et plus accommodant
avec les idées populistes en vogue.
Montreuil le 2/10/2013 SNJ CGT
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire