Par Dominique Watrin du Groupe communiste, républicain et citoyen du Sénat
En 2010, Pierre Mauroy se dressait ici même face à la droite et se
livrait à une véritable profession de foi sur la portée historique de la
retraite à 60 ans.
Après dix ans de droite, le gouvernement socialiste renonce à cette
grande conquête du monde du travail. Nous ne pouvons nous résoudre à ce
recul que nous avons combattu ensemble.
Est-il juste de faire travailler les jeunes jusqu’à 67 ans ? Où est
la justice à imposer de nouvelles décotes à des salariés âgés, chassés
de leur entreprise parce trop vieux et trop chers ? Quel avenir
préparez-vous aux travailleurs aux carrières brisées ? Précaires au
travail, précaires à la retraite...
Au Bourget, le candidat Hollande promettait de s’attaquer à la
finance. Aujourd’hui, le débat se résume à savoir laquelle, de la
réforme Woerth et de la réforme Touraine, réduit le plus vite la dépense
sociale... L’austérité n’est pas la solution, c’est le problème, qui
entraîne destructions massives d’emplois et effondrement des cotisations
sociales, déficits et baisses de dépenses. C’est un cercle vicieux.
D’emblée, le président de la République a donné le ton en renonçant à
renégocier le pacte de stabilité européen, et le président Barroso ne se
gêne pas pour exiger de nous de nouvelles mesures d’austérité. Avec
l’article 4, les retraités perdront 850 millions d’euros l’an
prochain...
Ce n’est pas parce que les Français vivent plus longtemps que les
comptes sociaux sont dans le rouge, c’est parce que les gouvernements
successifs ont privé notre système de protection sociale des
financements nécessaires. Chaque année, 30 milliards d’euros
d’exonérations sont accordés aux employeurs, ainsi encouragés à
sous-payer leurs salariés. Au total, près de 100 milliards échappent à
notre système de protection sociale.
Nous proposons un système de cotisations sociales intelligent, qui
favorise les entreprises qui agissent pour l’emploi, les salaires et la
formation professionnelle. Notre pays n’a jamais été aussi riche, grâce
aux sacrifices des salariés. Mais la part des richesses qui va au
capital au détriment du travail ne cesse d’augmenter. Dans la même
ligne, le Gouvernement promet de compenser la hausse des cotisations
patronales par la fiscalisation de la branche famille. Il persiste à
épargner les revenus de la finance.
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