Par Sophie Chapelle
Plus de 8 millions de personnes sont considérées comme
pauvres en France, soit 13,5 % de la population totale. Ces personnes en
situation précaire souffrent de la faim et peinent à bénéficier d’une aide
alimentaire par manque d’information. C’est ce qu’affirme un rapport de
Médecins du Monde publié le 12 juin. Sur les 346 patients interrogés par l’ONG,
dont 97 % de migrants dans sept centres de soins en France entre avril et mai,
une personne sur deux déclare ne pas manger « souvent » ou « parfois » à sa
faim. Les deux tiers dépensent moins de 3,5 euros par jour pour se nourrir.
Cette somme se réduit à moins de 2 euros pour les personnes à la rue, en squat
ou survivant dans des bidonvilles.
Un tiers des très pauvres n’ont pas accès à l’eau courante
« Les besoins d’aide alimentaire sont en forte augmentation
avec la crise qui sévit depuis ces dernières années », observe Médecins du
Monde. En 2010, plus de 3,5 millions de personnes ont ainsi bénéficié de l’aide
alimentaire pour pouvoir subvenir à leurs besoins (+ 25 % par rapport à 2008).
Néanmoins, près de la moitié des personnes interrogées ne connaissent pas
l’existence des structures d’aide alimentaire. Pour elles, les journées sans
repas sont habituelles. Ainsi, plus de 50 % des adultes et 20 % des enfants
n’ont pas mangé pendant au moins une journée entière au cours du dernier mois.
Un tiers des personnes interrogées déclarent ne pas avoir accès à un réseau
d’eau.
Les contraintes budgétaires auxquelles doivent faire face
ces populations les orientent bien souvent vers une alimentation défavorable à
leur santé. Plus de 3 personnes sur 10 présentent au jour de l’enquête une
pathologie chronique ou aigüe en lien possible avec une mauvaise alimentation,
« telles que le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires,
l’ostéoporose ou encore certains cancers », note le rapport (lire notre enquête
: L’obésité, une « maladie de civilisation » qui affecte les plus pauvres).
Face à ces constats inquiétants, Médecins du Monde recommande de développer des
aides alimentaires adaptées et ciblées, de mieux informer les personnes en
situation de grande précarité sur leurs droits et les dispositifs existants
d’aide alimentaire, et de faciliter l’accès à l’eau et à l’hygiène.
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