Par Andrée OGER, Conseillère générale communiste
Le plan d'économies de 50 milliards d'euros proposé par le
gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances rectificative
"pourrait entraîner la suppression de 250.000 emplois à l'horizon
2017", selon la rapporteure générale du Budget citée lundi par Les Echos.
Pour une fois, c'est une personne proche du sérail
gouvernemental qui lâche l'info !
Ce plan d'économies "aurait un impact négatif sur la
croissance de 0,7 % par an en moyenne entre 2015 et 2017, et pourrait entraîner
la suppression de 250.000 emplois à l'horizon 2017", écrit la députée
Valérie Rabault dans un rapport cité par le quotidien économique.
Voilà qui a le mérite d'être clair et de confirmer ce que
les communistes n'ont de cesse de dire : réduire les investissements publics,
c'est réduire d'autant l'argent investit dans l'économie réelle, car 50
milliards d'argent public en moins, c'est autant de moins pour les
infrastructures collectives, les routes, les stades, les musées, les salles des
fêtes, les associations et clubs sportifs, les aides diverses données aux
familles,...
Pour ce qui est des 250 000 emplois de moins, il s'agit des
emplois induits par les réductions d'investissement, autant dans le secteur de
la construction que dans l'artisanat et les services aux collectivités. Il faut
y ajouter les emplois non remplacés dans la fonction publique.
Au delà du fantasme sur le nombre de fonctionnaires qui
serait "trop important", fantasme entretenu par les milieux
économiques et la droite pour justifier les privatisations, des emplois de
fonctionnaires en moins, ce sont des emplois en moins pour les jeunes en
recherche d'emplois et des services qui ne sont plus correctement assurés au
public !
Pour en revenir à la rapporteure générale du Budget, après
son annonce terrible sur l'impact des coupes économiques gouvernementales, elle
tempère par la suite ces prévisions en estimant qu'"une partie de cet
impact sera neutralisée par l'adoption concomitante de mesures fortes en faveur
de la réduction des charges des entreprises et du pouvoir d'achat des ménages
dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité".
Selon elle, et en contradiction avec ses premiers propos, le
gain de croissance escompté serait de 0,6 point avec 190.000 créations
d'emplois d'ici 2017.
On sait que ce Pacte de responsabilité, dénoncé par les
syndicats, le PCF et de nombreux socialistes, est un voeu pieu qui n'engage
absolument pas les patrons. Des cadeaux sans garantie aucune ! Autant dire
qu'une nouvelle réduction des charges des entreprises aurait l'effet habituel,
celui d'augmenter la part des profits sans diminuer le chômage.
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