dimanche 22 septembre 2024

Après l’accord entre Macron et Barnier, ce que l’on sait du nouveau gouvernement


 Deux semaines après sa nomination, Michel Barnier a présenté à Emmanuel Macron sa proposition de gouvernement jeudi 19 septembre. Le nouveau premier ministre et le président de la République se sont entendus sur les grandes lignes de cette liste comprenant 38 noms. Ils devraient être annoncés avant dimanche 22 septembre mais pas ce vendredi, assure Matignon qui fait savoir que de « derniers ajustements » sont nécessaires.

Deux semaines après sa nomination, le premier ministre Michel Barnier devrait présenter « avant dimanche » la composition de son gouvernement. Jeudi 19 septembre, le nouveau locataire de Matignon s’est rendu à l’Élysée pour soumettre sa liste au président de la République.

Un échange « constructif » de moins d’une heure où le premier ministre a présenté « l’architecture et la composition de son gouvernement qui respecte les équilibres » entre les différentes formations qui le constitueront à Emmanuel Macron, selon le cabinet du chef du gouvernement. De « derniers ajustements » seraient toutefois nécessaires, selon Matignon qui annonce qu’il ne faut pas attendre le fin mot de l’histoire ce vendredi.

La macronie se taille la part du lion

Le gouvernement devrait comprendre 38 membres, dont 16 ministres de plein exercice. Michel Barnier n’a pas réussi, comme le souhaitait Emmanuel Macron, à débaucher à gauche, si ce n’est, selon Gabriel Attal, un « divers gauche ». Le nom de Didier Migaud, actuel président de la HATVP et issu du Parti socialiste, a circulé pour entrer dans l’équipe Barnier, au ministère de la Justice.

Du côté des « macronistes », le ministre MoDem démissionnaire des affaires européennes, Jean-Noël Barrot, devrait être proposé pour les affaires étrangères, tandis que le ministre des armées, Sébastien Lecornu, devrait être reconduit. Gérald Darmanin, ancien ministre de l’intérieur qui bataillait pour rafler le Quai d’Orsay, est remercié.

Violette Spillebout, députée Ensemble du Nord, devrait obtenir le ministère de l’Éducation, selon les informations du Parisien. L’ex-ministre Geneviève Darrieussecq, MoDem, reviendrait au gouvernement en charge de la Santé. Benjamin Haddad, ex-UMP passé dans le camp présidentiel, pourrait obtenir le ministère de l’Europe. Maud Bregeon, députée des Hauts-de-Seine (qui avait estimé en mai dernier sur CNews qu’il existe « parfois un lien entre insécurité et immigration »), devrait devenir porte-parole du gouvernement, selon le Parisien. Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Agriculture, est désormais pressentie à l’Écologie.

Les Républicains malheureux aux législatives, heureux au gouvernement

Parmi les ministres issus de la droite, figure Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR, qui devrait être nommé au ministère de l’Intérieur. La députée républicaine du Doubs et vice-présidente de l’Assemblée nationale, Annie Genevard, est pressentie pour l’Agriculture.

Laurent Wauquiez, patron des députés LR qui se voit candidat en 2027, a annoncé qu’il renonçait à entrer au gouvernement après avoir refusé le poste de ministre des FinancesRachida Dati serait maintenue au ministère de la Culture. Le député LR Jean-Louis Thiérot irait à la Défense. Catherine Vautrin, ministre démissionnaire du Travail, de la Santé et des Solidarités, occuperait le ministère des Territoires, selon le Parisien.

Le sénateur LR François-Noël Buffet est lui pressenti pour les Outre-mer. Le député LR, ancien conseiller éducation de François Fillon, Patrick Hetzel, pourrait hériter du portefeuille de l’Enseignement supérieur. Othman Nasrou, proche de Valérie Pécresse et conseiller régional d’Île-de-France, pourrait obtenir le portefeuille attribué à la Discrimination et la Laïcité.

La sénatrice LR Laurence Garnier, soutien de La Manif pour tous et opposée à la constitutionnalisation de l’IVG ou à l’interdiction des thérapies de conversion, pourrait être nommée ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles. La sénatrice des Yvelines, Sophie Primas hériterait du Commerce extérieur et du tourisme.

On prend les mêmes et on recommence

« Nous avons un gouvernement qui s’annonce recycler tous les perdants des élections (…) On perçoit dans les noms qui sont donnés pour l’instant une extrême droitisation de la Macronie », qui a été « désavouée dans les urnes par trois fois », juge Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, députée du Val-de-Marne. « On ne respecte pas le suffrage universel », a-t-elle déclaré sur TF1. Interrogé sur le fait qu’aucune personnalité de gauche n’a pour le moment été évoquée pour rejoindre le gouvernement de Michel Barnier, le sénateur communiste de Paris affirme n’y voit là qu’une question de simple logique. « Vous avez vu la tête de ce gouvernement ? Vous croyez que ça donne envie ? », affirme le porte-parole du PCF sur le plateau de BFMTV. « Vous croyez que demain on pourrait avoir des gens de gauche qui cohabitent avec M. Retailleau, qui s’est opposé à la constitutionnalisation de l’IVG, qui s’est opposé à la fin des thérapies de conversion ? », s’interroge-t-il.

« Pourquoi y a-t-il eu une dissolution si c’est pour avoir à peu près les mêmes, plus à droite encore ? », a déclaré sur RMC l’ancien président socialiste François Hollande, estimant qu’au regard du résultat des législatives « on devait avoir un changement » et « on a une Restauration ». « Dans une démocratie qui fonctionne bien, ce ne sont pas ceux qui perdent les élections qui se retrouvent au gouvernement », a cinglé de son côté Manuel Bompard, le coordinateur national de la France insoumise, sur France Bleu. Sur X (ex-Twitter), la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau s’en prend également à un gouvernement qui va « rassembler l’ensemble des perdants des dernières élections et avoir le soutien sans participation de ceux contre qui nous avons fait le barrage républicain »« Intéressant concept », ironise-t-elle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire