vendredi 13 septembre 2024

Contre le coup de force de Macron et l’austérité,
tous et toutes mobilisés pour gagner des avancées ! - Résolution du CN du 7 septembre 2024


 La France affronte sa plus grave crise politique et démocratique depuis les origines de la Ve République.

Le Président de la République, sévèrement battu aux élections européennes, a cherché à relégitimer son quinquennat en procédant à la dissolution de l’Assemblée nationale. Le résultat a été sans appel. camp présidentiel a vu de nouveau sa politique durement sanctionnée. Et, grâce au sursaut républicain d’une majorité d’électeurs et électrices, le Rassemblement national n’a pu, malgré sa forte progression, accéder au pouvoir comme il l’escomptait. Le Nouveau Front populaire est la coalition qui obtient le plus grand nombre de députés.

Depuis le 7 juillet pourtant, Emmanuel Macron s’est refusé à entendre leur message.

Par ses manœuvres visant à repousser le moment de désigner un nouveau gouvernement, il a marqué sa volonté de poursuivre sa politique au service exclusif du capital que les électeurs et électrices viennent de désavouer. Ainsi, loin de se contenter de gérer les « affaires courantes », son gouvernement sortant est allé, prenant prétexte de l’augmentation des déficits, jusqu’à préparer un budget de coupes massives de la dépense publique. En aggravant l’austérité, ce budget pour 2025 frapperait durement le monde du travail, les catégories populaires, la jeunesse, nos services publics, les collectivités territoriales. 

Stop au coup de force antidémocratique et à l’austérité !

Ainsi refus présidentiel de désigner Lucie Castets comme Première ministre est avant tout la marque du rejet de tout changement de politique dans le sens porté par le programme du Nouveau Front populaire. En usant de toutes les prérogatives que lui offre la Ve République, et en ignorant délibérément le verdict des urnes qui a placé le Nouveau Front populaire en tête du second tour des élections législatives, le chef de l’État prétend, au nom de la « stabilité institutionnelle », empêcher la gauche de chercher à construire, comme elle s’y est engagée, des majorités parlementaires autour de projets répondant aux grandes urgences sociales et écologiques de l’heure.

En chargeant Michel Barnier, promoteur des dogmes néolibéraux au service des classes dominantes en France et en Europe, de constituer le nouveau gouvernement, Emmanuel Macron fait le choix de la droite, avec la complicité du Rassemblement national, pour durcir encore une politique qui a mené au désastre. Le Président de la République tourne le dos à tout ce qu’a exprimé l’électorat, il bafoue le sursaut républicain du 7 juillet. C’est une véritable déclaration de guerre au pays.

Ce double coup de force antidémocratique est d’une gravité extrême. Il va creuser encore le fossé entre le pays et sa représentation institutionnelle, alimenter la défiance envers la politique. Les logiques néolibérales ont des effets dévastateurs à tous les niveaux. Elles génèrent tensions et guerre en divers points du globe. En Europe les économies se trouvent menacées de récession, les fermetures d’entreprises et délocalisations se poursuivent à un rythme soutenu. De plus, la cure d’austérité brutale qu’exigent de la France le Conseil de l’Union européenne et les marchés financiers ne peut qu’aggraver le quotidien de l’immense majorité de nos concitoyens et concitoyennes.

Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour combattre une politique qui tournerait le dos aux intérêts de la France, du peuple, du monde du travail, à commencer par la censure du gouvernement.

Mobilisons-nous pour gagner des avancées et construire l’alternative !

Dès à présent, le Parti communiste français appelle les forces de gauche et écologistes, les salarié·es et leurs organisations, la jeunesse, les élu·es, les forces citoyennes dans leur diversité à ne pas céder à la résignation qui conforterait le chaos politique et générerait une désespérance qui ne peut profiter qu’à l’extrême droite.

Ensemble, faisons entendre nos exigences, construisons le rapport de force qui contraindra le pouvoir à respecter la volonté issue des urnes. Tel est le sens de la proposition d’états généraux décentralisés, formulée par notre parti dès le mois de juillet.

L’urgence est à la mobilisation contre les politiques capitalistes et pour gagner des avancées pour le progrès social et la paix : 

- L’abrogation de la contre-réforme des retraites ;

- Une conférence sociale pour l’augmentation des salaires et des pensions, l’égalité professionnelle femmes-hommes, le développement de l’emploi et de la formation, l’amélioration des conditions de travail ;

- Une nouvelle industrialisation, sociale et écologique, afin de préserver et développer l’emploi industriel dans des filières stratégiques, pour répondre aux besoins de la nation et au défi climatique ;

- Le développement des services publics, à commencer par la santé, l’école et la sécurité, en s’appuyant notamment sur la création d’un fonds européen alimenté par la Banque centrale européenne ;

- La mise en œuvre d’une politique de justice fiscale, une utilisation de l’argent de l’État, des banques et des entreprises pour répondre aux besoins ;

- La défense de la démocratie, du Parlement, l’instauration de la proportionnelle et de nouveaux droits pour les citoyens et les salarié·es ;

- Une diplomatie au service de la paix et de la coopération entre les peuples, pour la sécurité du peuple ukrainien, des peuples européens et de tous les peuples frappés par la guerre, le cessez-le-feu à Gaza et la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël.

En cette rentrée, les communistes seront de toutes les luttes et initiatives permettant de gagner des avancées sociales et démocratiques. Ils porteront, nationalement et partout en France, leurs propositions pour sortir de la crise et changer au plus vite concrètement la vie de nos concitoyens et concitoyennes. Ils seront mobilisés dans les villes et villages de France pour défendre les communes face aux politiques d’austérité et porter des politiques publiques novatrices et un renouveau de la décentralisation à la hauteur des attentes des habitant·es.

Le PCF engage en cette rentrée une campagne nationale contre l’austérité portée par le gouvernement Barnier et pour le développement de l’emploi dans les services publics et l’industrie. Cette campagne se traduira par l’appui aux luttes des salarié·es, l’organisation de rencontres avec les forces syndicales et de débats partout en France pour placer ces enjeux au cœur du débat public.

Le PCF poursuit le combat avec les forces de la coalition du Nouveau Front populaire avec l’ambition de rassembler largement les forces vives du pays pour construire l’alternative politique.

Il appelle à participer massivement aux initiatives qui se préparent, à commencer par la journée syndicale du 1er octobre. Avant cette journée d’action, la Fête de ’Humanité, les 13, 14 et 15 septembre doit, dans ce cadre, être un immense succès populaire, le rendez-vous de l’espoir et des forces sociales et populaires.

Le 7 septembre 2024

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