« Je voudrais que Barnier parle. C’est pour ça que je vais le voir. Pour l’instant il n’a dit que des banalités », commence Fabien Roussel, vendredi 13 septembre, lors du déjeuner de presse qu’il donne chaque année à la Fête de l’Humanité. Le secrétaire national du PCF a décidé de répondre à l’invitation du premier ministre qui multiplie les « consultations » en vue de composer un gouvernement qu’il s’est engagé à annoncer la semaine prochaine.
« S’il cherche des ministres pour augmenter le smic et les salaires, pour abroger la reformes des retraites, pour augmenter le budget des services publics, nous ne sommes pas sectaires », ajoute le communiste précisant – pour éviter toute polémique – qu’il dit « ça avec une forme d’humour et d’ironie » et qu’il « mord volontairement le trait ».
« On peut faire de la provocation. Mais notre attitude, c’est d’arracher des avancées pour les Français, pour les salaires, les services publics. Si je suis ministre, il va falloir que Barnier s’accroche ! Il va falloir des milliards ! Mais qu’on ne vienne pas nous dire qu’on est sectaire. La question est politique, sur le fond des politiques qui seront menées », assure encore le dirigeant.
« Le RN est parti pour soutenir Barnier, on ne va pas les lâcher »
Le PCF a plusieurs fers au feu et entend aussi poursuivre son combat contre l’extrême droite. « Le RN est parti pour soutenir Barnier. Alors je vais faire le tour des circos RN. Je vais dire partout que si des écoles ferment, des postes ferment, des brigades de gendarmerie ferment, c’est fait avec la complicité du RN. On va aller dans chaque circonscription, on ne va pas les laisser tranquilles, on ne va pas les lâcher », promet le porte-parole de la formation, Léon Deffontaines.
L’ex-candidat aux Européennes s’est également dit en désaccord avec la stratégie de Jean-Luc Mélenchon. « Nous ne devons pas opposer quartiers populaires et ruralité. Ils ont les mêmes maux, les mêmes difficultés pour l’emploi, le logement, les services publics. Nous devons mener des campagnes similaires pour créer une conscience de classe », assure-t-il alors que le leader insoumis a estimé, lors de la manifestation du 7 septembre contre le « hold-up de Macron », qu’il fallait mobiliser jeunesse et quartiers populaires. « Tout le reste, on perd notre temps », avait ajouté le triple candidat à la présidentielle, lors d’une discussion avec des militants.
« Mais ce n’est pas parce que nous avons des différences stratégiques qu’on doit pour autant être des frères ennemis, juge également Léon Deffontaines. Dialoguons et restons unis. La seule force d’opposition à Macron et au gouvernement c’est le NFP ! »
« La question ce n’est pas NFP ou pas NFP, a embrayé le sénateur communiste Ian Brossat. La question c’est de savoir comment faire gagner le NFP la prochaine fois en obtenant une majorité absolue à l’Assemblée nationale. La question c’est d’élargir notre base électorale. L’union à gauche est nécessaire. Il faut qu’elle perdure ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire