Bientôt 500 morts au Liban, après une semaine d’offensive israélienne. Et la France n’a que des mots à offrir en protection.
Le 19 septembre, Emmanuel Macron adresse un message vidéo aux Libanais : « La France se tient à vos côtés », assure le chef de l’État. La veille et l’avant-veille, au Liban et en Syrie, des explosions d’appareils électroniques ont fait près de 3000 blessés et 37 morts, selon les chiffres d’Amnesty international. Une opération si barbare – ce qui n’a pas empêché l’extase de certains journalistes français – que personne ne l’a revendiquée.
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Qu’il y ait des tensions entre le gouvernement israélien et le Hezbollah libanais, ça ne date pas d’hier. Mais ces dernières semaines, la situation s’est aggravée. Au point que l’État hébreu bombarde allègrement le Liban, ciblant également la capitale Beyrouth. Le bilan est, pour l’heure, de 490 morts dont 24 enfants et 1240 blessés, selon les autorités libanaises.
Nous ne sommes plus dans la situation du début de l’année où les deux camps s’envoyaient des missiles à la frontière. Désormais, Israël attaque un État souverain. Et la France, pour l’instant, ne fait rien à part des vidéos et des discours.
Netanyahou va-t-il, comme avec le Hamas, relancer la popularité du Hezbollah ?
Côté israélien, on part sur le même délire propagandiste qu’à Gaza : si les Libanais meurent, c’est parce qu’ils traînent trop près des cachettes des « terroristes » du Hezbollah. Sauf qu’il y a deux différences de taille : le Hezbollah est bien plus fort militairement que le Hamas ; le parti chiite est arrivé en tête des élections législatives de 2022, même s’il s’agissait alors d’une défaite puisque il perdait sa majorité absolue à la chambre des députés.
Et si le Hezbollah n’était plus, ces derniers temps, en odeur de sainteté auprès des Libanais, après les explosions de bipeurs et autres talkie-walkies, les hôpitaux ont pris en urgence ces victimes et l’on a même vu des membres de milices chrétiennes donner leur sang pour les sauver. Netanyahou va-t-il, comme avec le Hamas, relancer la popularité du Hezbollah ? Car, comme l’écrit l’éditorialiste Anthony Samrani dans le quotidien francophone L’Orient-Le Jour, « en face, c’est Israël […] On peut vouer le Hezbollah aux gémonies, ce sont bien des Libanais, quelle que soit leur communauté, qui sont et vont être tués par l’armée israélienne. C’est bien le Liban qui sera détruit si le Hezbollah est défait. Le Hezbollah dévore le Liban de l’intérieur. Israël promet de l’annihiler depuis l’extérieur. Les deux menaces peuvent être existentielles, mais elles ne sont pas de même nature. Dresser entre elles une équivalence est une position intenable, encore plus en temps de guerre. Refonder le Liban avec le Hezbollah paraît illusoire. Y parvenir, si la moitié du pays est en ruines, est tout simplement impossible. »
Tout est dit. Reste le silence assourdissant de la diplomatie française, dont les Libanais attendent son traditionnel soutien.
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