samedi 21 septembre 2024

Reprendre la main sur l’argent. Extraits du discours de Fabien Roussel.


[…] Et d’abord nous parlerons d’argent. Et eux nous répondront « dette », « déficit », « 3 % ».

Allons sur ce terrain, parlons d’argent ! Les communistes adorent ça. Parlons de toutes ces richesses créées par le monde du travail ; parlons des dividendes, de la BCE, des grandes fortunes. Ces richesses qui coulent à flots pour les premiers de cordée mais qui ne ruissellent jamais vers le bas.

À Monsieur Barnier, ministre de Sarkozy, je rappellerai que sous ce gouvernement, en 2007, les 500 plus grandes fortunes de France avaient un patrimoine de 270 Mds d’euros, ce qui représentait 14 % du PIB. Cinq ans après, ils avaient déjà gagné 50 milliards de plus ! Aujourd’hui, quinze ans après, leur fortune s’élève à 1 200 milliards ! C’est 41 % du PIB !

Mes amis, mes camarades, c’est à cela qu’il faut s’attaquer, c’est le cœur du système. Reprenons la main sur cet argent, sur nos richesses, sur nos outils de travail. Mettons fin à la dictature de la finance. Et pour cela, mettons au pouvoir l’union de la gauche et les jours heureux ! 1 200 milliards entre les mains de 500 familles... Quand même, il doit y avoir de sacrées méga bassines de tunes tout là-haut dans leur château. Je vais en parler avec Marine Tondelier... Unis contre les méga bassines de tunes ! Ça peut faire des beaux rassemblements devant les banques ! Mais pas de ZAD !

Nous voulons une banque publique, au service de la nation, qui prête à taux 0 ou négatif, avec des critères fixés démocratiquement, pour financer la transition écologique, les services publics, nos communes et la réindustrialisation du pays. Nous voulons reprendre le pouvoir sur l’argent, sur les richesses que nous créons. Il y a 3 000 milliards d’euros d’argent dans les banques. Il y a eu plus de 4 000 milliards d’euros créés par la BCE, distribués aux banques et si mal utilisés par Emmanuel Macron.

La grande bataille à mener, c’est celle de mettre ces sommes colossales au service de l’intérêt général, du climat, des services publics, de l’industrie. C’est possible. C’est une question de volonté politique. Car nous voulons vivre dans une France qui prend soin de tout le monde, qui prend soin de ses enfants comme de ses aînés, qui retrouve une industrie au service de la nation, une France qui garantit à chacun de pouvoir vivre de son travail.

Nous voulons construire des écoles, des facs, des maternités, des crèches, des hôpitaux, des commissariats, et avec tous les agents du service public nécessaires pour les faire vivre. Nous voulons relancer le logement, garantir un toit pour tous. Nous voulons lancer ces grands travaux pour développer le rail, le fluvial et multiplier par deux la production d’électricité en France. Comme nous le proposons dans notre Plan Climat pour la France «Empreinte 2050».

Nous voulons former, bâtir, reconstruire, produire, pour créer de la richesse, pour financer la protection sociale, sauver la biodiversité et tenir nos engagements climatiques.
Ce n’est pas les banques et encore moins les traders qui sauveront la France, ce sont les profs, les soignants, les cheminots, les énergéticiens, les chercheurs, les ingénieurs. Et c’est avec eux que nous le ferons.

Nous voulons de beaux et grands services publics, car c’est le moyen le plus efficace pour garantir l’égalité des droits pour tous et partout. L’accès à la santé, à l’école, à l’énergie, au transport, au logement, c’est essentiel. C’est pour cela que l’argent est capital pour construire cette République du service public.

Nous voulons aussi retrouver une industrie au service de la nation et pas des actionnaires, dans laquelle chaque ouvrier, chaque ingénieur se sent respecté, écouté, et participe aux décisions collectives.

Je m’inquiète pour les salariés de l’automobile, de la chimie, de la sidérurgie, toujours trahis par des spéculateurs, des fonds de pensions qui ne pensent qu’à leurs dividendes. Trahis aussi par ces élites, ces commissaires européens non élus, ces ministres qui les ont vendus sur l’autel de la concurrence libre et non faussée.

Je pense aux salariés de Durisotti à Sallaumines. 450 emplois menacés dans le Pas-de-Calais ; je pense à ceux de MA France que vous avez accueillis tout à l’heure. Avec eux, battons-nous pour nos usines !

Pour nous, l’industrie c’est la vie, nous ne pouvons pas la laisser dans les mains des marchés financiers.

Nous défendons une stratégie industrielle pour la France qui permettra de produire en France ce que nous consommons en France. Ne laissons pas les marchés financiers décider et ouvrons une nouvelle ère pour l’industrie française. L’industrie, c’est la vie !

Voilà l’ambition que nous voulons partager pour la France, pour chaque Français.

Il y a des millions d’emplois à créer, d’hommes et de femmes à former, dans le public comme dans le privé. Il y a tellement de jeunes qui rêvent de s’investir pour leur pays. Il y a tellement de salariés dévoués dans leur métier qui aiment ce qu’ils font. Il ne leur manque que cette grande ambition collective, au service de tous ! Au service de l’être humain et de la planète.

C’est cela que je souhaite partager avec vous. Permettre à chacun d’être fier de son travail, de pouvoir en vivre, de s’y épanouir, de pouvoir se projeter, évoluer, partager sa passion avec ses enfants.

Dans notre projet pour la France, le travail est central. Nous lui redonnons tout son sens et nous ne voulons laisser personne de côté. Dans la France du travail que nous voulons bâtir, chacun trouvera sa place, selon ses compétences, son expérience. Nous voulons zéro chômeur en France. La gauche du travail, c’est celle qui met sur la table cet objectif : éradiquer le chômage, interdire le chômage !

Oui, interdire le chômage avec des emplois bien payés, avec un Smic à 2 000 euros brut, un rattrapage de tous les salaires et leur indexation sur l’inflation. Et avec des salariés qui participent aux décisions ! Nous voulons pour chacune et chacun un emploi ou une formation et un bon salaire pour pouvoir en vivre.

Nous voulons une France du travail.

Article publié dans CommunisteS, N°1010, 18 septembre 2024. 

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