mardi 3 septembre 2024

« Pause numérique », programmes, Parcoursup… : ce qui change ou pas en cette rentrée scolaire

Entre les annonces fracassantes qui finissent enterrées en catimini et les mesures bien réelles devenues effectives dans une certaine discrétion, il est parfois difficile de savoir à quelle sauce les élèves vont être mangés. Tentative pour y voir plus clair.


 Depuis un an, la valse des ministres a conduit l’éducation nationale à une frénésie de mesures. Mais, entre conséquences de la dissolution, opposition des personnels et annonces à finalité purement médiatique, on finit par ne plus savoir ce qui va devenir réalité ou pas. L’école primaire n’y échappe pas : les programmes des cycles 1 et 2 (de la petite section au CE2) ont été révisés à vitesse grand V, après un simulacre de consultation des personnels.

Le résultat (qui finira de prendre effet en 2025) : un changement complet de philosophie. Il ne s’agit plus tant d’acquérir des savoirs, comme la lecture et l’écriture, et de les stabiliser, que de préparer, en maternelle, au passage en élémentaire et, en élémentaire, à l’entrée au collège. Une sorte de course à l’échalote loin des proclamations sur la réduction des inégalités scolaires et les parcours individualisés, au terme de laquelle seuls les plus forts s’en sortiront.

Standardiser les pratiques enseignantes

La généralisation des évaluations nationales, désormais imposées du CP au CM2, procède du même esprit : standardiser les pratiques enseignantes, au mépris du travail et des compétences des professeurs, mais aussi des besoins des élèves.

C’est d’ailleurs le point qui cristallise la colère en cette rentrée : une intersyndicale CGT Éduc’Action, FSU-Snuipp et SUD éducation appelle au boycott de ces évaluations, appel assorti d’un préavis de grève le 10 septembre. Notons au passage que, si l’expérimentation de l’uniforme est un échec flagrant, le primaire demeure le plus concerné (environ 70 écoles sur une petite centaine d’établissements).

Au collège, le DNB (diplôme national du brevet) évolue, dans un sens jugé plutôt positif par les syndicats : l’ensemble des matières enseignées en troisième sera désormais pris en compte pour ce diplôme, la répartition entre épreuves terminales et contrôle continu évoluant : de 40/60 % dans la note finale, on passe à 60/40 %.

Pour le reste, outre les mesures tombées en tout ou partie du train du « choc des savoirs » dans le virage de la dissolution, la grande affaire serait la « pause numérique », c’est-à-dire non plus l’interdiction de l’usage du téléphone portable, mais sa disparition pure et simple des enceintes des établissements. Elle sera expérimentée dans 200 collèges – où les CPE et personnels de vie scolaire s’arrachent leurs derniers cheveux à l’idée de devoir collecter, puis rendre les appareils lors des entrées et sorties des établissements…

Au lycée général, plus de changement depuis l’an dernier (qui avait vu les épreuves de spécialités repoussées en juin, au lieu de mars)… malgré les nombreuses critiques qui demeurent adressées au « bac Blanquer » et à Parcoursup. En lycée professionnel, on atteint les dernières phases d’une réforme qui se solde, selon le syndicat Snuep-FSU, par la perte de 170 heures de cours – la moitié d’une année – sur les trois années de scolarité d’un élève de bac pro. « Une drôle de manière de revaloriser le lycée professionnel », relève le syndicat avec une amère ironie.

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