samedi 7 septembre 2024


 Ils avaient quitté, il y a des semaines, voire des mois, l’ERYTHREE, la SOMALIE ou le SOUDAN, fuyant ces guerres qui n’en finissent pas, et la misère.

Après un long périple, semé d’embuches, parfois de morts, ils croyaient arriver à destination, bien souvent retrouver des membres de leur famille déjà réfugiés en ANGLETERRE. Un rêve enfin accessible, d’autant que ces derniers jours, la côte anglaise et ses falaises de calcaire blanc étaient bien visibles, comme abolissant les distances. Leur rêve s’est transformé en cauchemar, et 14 jeunes y ont laissé la vie.

Les sauveteurs du CROSS, et les marins pêcheurs boulonnais ont eu une attitude admirable pour sauver les rescapés et récupérer les corps des noyés. Nous ne les remercierons jamais assez : ils sont l’honneur de la France.

Remerciements également, aux associations et aux élus locaux, en première ligne, eux aussi complètement dévastés par ces drames à répétition.

Dans les quelques mots qu’il prononçait hier, le Ministre de l’Intérieur mettaient l’accent sur la responsabilité des passeurs. Il a partiellement raison. Mais l’exploitation de la misère des exilé·es ne peut dédouaner nos États, la France et le Royaume Uni, de leurs propres responsabilités dans cette situation. Si les gens empruntent des moyens illégaux pour migrer, c’est qu’on leur a fermé toutes les voies légales !

La proposition de Gérald DARMANIN de discuter avec les britanniques d’un nouvel accord migratoire européen a le mérite de révéler les limites des accords du Touquet. Mais il faut aller plus loin. Le rapport VIGNON-ARIBAUD, commandé par Bernard CAZENEUVE, au lendemain de la destruction de la jungle de Calais donnait quelques pistes intéressantes pour un accueil décent des migrant·es sur le littoral. Mais aussi sur l’offre d’intégration, ici ou en Angleterre, par des voies légales.

Ces préconisations sont restées lettre morte. Et pourtant, c’est bien en ouvrant des voies légales de passage qu’on fermera celles illégales et meurtrières qui conduisent parfois des enfants venus du bout du monde pour vivre leurs rêves, à la mort.

Cathy Apourceau Poly
Sénatrice du Pas de Calais

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire