samedi 17 mars 2018

isère - Les élus communistes et leurs sympathisants organisaient des “États généraux” cette semaine Le logement, préoccupation majeure du XXIe siècle ?


Annie David (secrétaire départemental du PC), Renzo Sulli et Francis Silvente face aux participants à ces États généraux. Les conclusions des ateliers seront relayées par les parlementaires PC et seront base de discussion lors du prochain congrès du PCF, cet automne. Photos Le DL/I.C.

«Le mal-logement n’épargne pas la région ni l’agglomération. » Le constat, signé Renzo Sulli, méritait d’aller plus loin. C’est chose faite, à l’appel de la Fédération PC de l’Isère et de l’Association départementale des élus communistes et républicains (Adecr 38). À Échirolles viennent en effet d’avoir lieu les États généraux du logement et de l’habitat, qui ont réuni quelque 80 personnes –  élus, associatifs, travailleurs sociaux…  – autour de cette thématique ô combien cruciale.

Bailleurs en berne

L’Isère, ce sont « 28 000 demandes actives de logement social en 2016, pour seulement 8 800 attributions », a rappelé le maire d’Échirolles. Une situation très tendue, accentuée par la structuration du secteur en France : 44 à 45 % de locataires (contre 25 % seulement en Italie ou en Espagne).  « La diminution des APL, que doivent compenser les bailleurs sociaux en baissant leurs loyers, coûtera 30 millions d’euros aux bailleurs isérois (15 millions dans l’agglomération). Cela signifie des financements en moins pour entretenir et rénover leur parc. » Sans parler de l’impact sur les renouvellements urbains, pour lesquels leur rôle est essentiel. « Et on sait que la question du logement est étroitement liée à celle de la rénovation urbaine », a insisté Renzo Sulli, par ailleurs vice-président de la Métropole, en charge de la politique de la Ville.
En matière d’hébergement et d’urgence, le constat n’est pas plus satisfaisant. Francis Silvente, directeur du relais Ozanam et président de la Fédération Auvergne-Rhône-Alpes des acteurs de la solidarité (Fnars), est beau joueur : « On ne peut pas dire que l’État ne fait rien », a-t-il constaté. « En dix ans, le nombre de places et le budget ont augmenté de 60 %. Mais les demandes se multiplient. » La conclusion s’impose : le système actuel « ne fonctionne pas ». Les chiffres sont contestés (« On envisage d’ailleurs, sur Lyon, la même étude flash que celle qui a eu lieu à Paris sur le nombre de SDF ») et surtout les crédits « sont mis sur l’hébergement d’urgence, alors que le vrai besoin est celui d’un accompagnement à long terme ». Et puis « le secteur associatif est renvoyé dans de la prestation, nous sommes de moins en moins partenaires », regrette-il. Favorable au “logement d’abord” (loger les gens et non les héberger), Francis Silvente a initié la discussion. Trois passionnants ateliers ont suivi (lire ci-contre). Entre découragement –  via des témoignages édifiants  – et espoirs…
La synthèse Trois ateliers étaient proposés : “logement social, état des lieux et perspectives” ; “situations critiques et hébergement d’urgence” ; “quelle politique d’habitat pour quel aménagement du territoire ?”. Leurs conclusions se rejoignent, appelant à la maîtrise des prix des terrains ; l’encadrement des prix des loyers, qui « ne devraient pas dépasser 20 % des revenus du foyer » ; le nécessaire accompagnement, notamment des plus précaires. L’idée d’un service public de l’habitat a fait consensus.

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