Le
gouvernement a décidé, contre les syndicats et contre l’accord du 22
février des organisations syndicales avec les représentants du patronat,
une réforme qui rabougrit encore la formation professionnelle.
Qui
peut croire que 500 euros de formation par an, ou même 800 euros,
permettraient de répondre aux enjeux? L’accord conclu par les
partenaires sociaux prévoyait un renforcement du compte professionnel de
formation (CPF), en permettant aux salariés de cumuler 35 heures de
formation par an (au lieu de 24). En monnayant ainsi le droit à la
formation, le gouvernement favorise l’inflation des coûts de formation
et une baisse des droits, comme l’ont immédiatement souligné les
organisations syndicales.
La
formation professionnelle est pourtant l’un des deux ou trois enjeux
majeurs pour l’emploi. C’est ce qui conduit le PCF à mettre au cœur de
son projet la perspective d’une sécurité d’emploi et de formation pour
toutes et tous.
Le
droit à la formation continue et au déroulement de carrière est
l’avancée sociale fondamentale de notre temps comme en témoignait, à la
suite de 1968, les lois de 1971 et 1973 puis, la création du CPF.
Le
gouvernement supprime la transparence et l'implication des
représentants des travailleu-r-ses via les OPCA et en confie la gestion
aux Urssaf (dominée par le patronat). De même la fusion de la cotisation
formation et de la taxe d’apprentissage va faire obstacle au fléchage
et au suivi des fonds.
Quant
à la certification à la demande et l’accent mis sur les
« compétences », au détriment des diplômes et non en complémentarité
avec eux, c’est la porte ouverte à une illisibilité des formations et à
des difficultés pour la mobilité des salariés d’une entreprise à
l’autre. Elle permettra une traduction « à la carte » du bénéfice de ces
formations dans les fiches de paie des salariés qui en auront
bénéficié.
Le gouvernement satisfait en fait des exigences idéologiques de baisse du coût du travail en faveur du capital.
Pourtant,
il est possible de prendre des mesures répondant aux exigences modernes
d’efficacité économique et aux exigences sociales. Le PCF propose de :
-
Instaurer, d’une part, un bonus-malus des cotisations formation des
entreprises selon leur politique de suppressions d’emploi, ainsi que le
taux de CDD,
-
Baisser le coût du capital par un développement massif du rôle de la
Caisse des dépôts (via la BPI) pour des avances massives de financement
de formation et d’investissements de modernisation à taux zéro et à
remboursement décalé, permettant aux entreprises de se moderniser,
-
Conforter la gouvernance du système, par l’implication réelle du
service public de l’emploi et de la formation, refondu, dans la gestion
d’un compte personnel de formation conforté comme une nouvelle liberté,
permettant un nouveau droit à la mobilité sécurisée et efficace.
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