La crise diplomatique majeure entre le Royaume-Uni et la Russie à propos
de l’affaire Skrypal et d’autres décès considérés comme suspects
s’inscrit dans une longue suite de crises successives entre l’Europe et
Moscou. Emmanuel Macron a déclaré « annoncer dans les prochains jours
les mesures » qu’il compte prendre, et affiche avec Berlin, Londres et
Washington un bloc atlantiste sur cette question.
Si toute la lumière
doit être faite concernant l’affaire Skrypal, Macron commettrait une
faute politique lourde s’il annonçait des sanctions supplémentaires,
assorties éventuellement d’expulsions de diplomates voire d’une
suspension des rencontres bilatérales, comme vient de le faire le
Royaume-Uni. Cela ne ferait que réjouir les ultranationalistes à Moscou,
dans le contexte de l’élection présentielle russe, et s’inscrirait dans
une logique de blocs mortifère.
La France doit rompre avec
l’engrenage des sanctions et des contre-sanctions. Le PCF demande un
changement de ligne diplomatique. Il soutient la levée des sanctions,
qui ne solutionnent rien et encouragent les partisans d’une dégradation
encore plus forte des relations entre l’Europe et la Russie, qui se font
entendre à Moscou comme en Europe. Il appelle à la tenue d’une
conférence diplomatique entre la Russie et les pays membres de l’Union
européenne afin de mettre sur la table l’ensemble des éléments de
tension et parvenir à un règlement global. Porter la proposition d’une
seconde conférence d’Helsinki grandirait la voix de la France en Europe
et dans le monde.
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