À Fontaine
«Je
suis le maire de tous les Fontainois avant d’être un maire marqué
politiquement ». Jean-Paul Trovero ne renie pas là son engagement au PCF
et compte, s’il se représente en 2020 (« Il est trop tôt pour y
penser »), opter pour la même attitude qu’en 2014, « présenter une liste
ouverte et plurielle, à gauche évidemment, avec des valeurs de gauche,
mais sans regarder les partis. J’ai avec moi des personnes de la société
civile, des anciens socialistes, des écolos, de France insoumise et
maintenant aussi des marcheurs. Tant qu’on vote à l’unanimité et dans le
sens de l’intérêt des Fontainois… »
Et
puis « bien malin celui qui peut dire ce qui va se passer » en 2020.
« Le contexte national et métropolitain est totalement instable ». Le
maire de Fontaine répète encore et encore son « inquiétude face à la
dépossession de la citoyenneté », craignant « une mise sous tutelle des
communes par le fléchage des subsides de l’État », depuis la suppression
de la taxe d’habitation. « L’État (...) va transformer les communes en
annexes de l’État ». Alors que, lors des municipales, « on vote pour des
idées, un cadre de vie. Non, les signaux ne vont pas dans le bon
sens ».
Alors, la ceinture rouge de l’agglo a-t-elle encore un
avenir? « Les partis politiques ont encore un sens même si certains
répondent à l’appel des sirènes et à l’opportunisme. Un maire se fait
élire parce qu’il sait ce qu’attend sa population. Si l’une des trois
communes communistes bascule cela fragiliserait les deux autres. Nous
sommes les derniers remparts à la casse du service public. Ce serait
plus une perte pour les populations, les plus démunis, les plus
précarisés, que pour le parti... »
À Saint-Martin-d’Hères
Saint-Martin-d’Hères, bastion
communiste depuis des décennies, le restera-t-il? Lors des municipales
de 2014, David Queiros (PCF), l’actuel maire, successeur de René-Proby,
dont le projet Neyrpic est sans conteste le dossier qui va marquer sa
seconde partie de mandat, avait remporté le duel à gauche avec sa liste
de rassemblement et gagnait alors avec un peu plus de 400 voix d’avance
face à la liste Couleurs SMH (PS-EELV). Mais que ce fut serré... S’il
doit sans surprise se représenter en 2020, il devra serrer les rangs au
sein de sa majorité plurielle (PCF, PS, PG, PRG, Société civile) et
composer avec les (grandes) ambitions de ses adversaires. Avec, dans la
lignée de l’élection du président Macron, un nouveau groupe LREM au
conseil municipal qui, avec Jean-Charles Colas-Roy, élu député de la 2e
circonscription de l’Isère en juin dernier, affiche ses ambitions après
avoir enregistré de bons scores sur la commune lors des scrutins de
2017. Sans oublier les tractations en coulisses (qui ont d’ores et déjà
commencé) au sein de l’ensemble de la gauche...
À Échirolles
La succession de Renzo Sulli (PCF)? À en
croire le maire, ce sont surtout les autres qui y pensent. «Il y a, à
mon sens, quelque chose d’indécent à vivre l’œil rivé sur les échéances
pour éviter de parler des vrais problèmes », nous répond-il. Lui évoque
«les soucis du quotidien : emploi, sécurité, logement, cadre de vie»,
principales préoccupations de ses administrés. « Les nombreux
Échirollois-es que je croise ne me parlent pas des élections
municipales », assure-t-il. Et encore moins de “ceinture rouge”, un
terme que le maire n’emploie jamais. « J’ai été élu pour les Échirollois
», rappelle-t-il. La question de sa succession se pose pourtant,
beaucoup croyant savoir que l’édile est fatigué, et ne cacherait pas son
souhait de passer la main. La rumeur d’un passage de témoin à son
premier adjoint, Thierry Monel, ne semble toutefois plus tenir la corde.
Alors, dernier tour de piste ? Création d’une liste de rassemblement
menée par un autre? Tout est possible. Mais rien ne sera simple : FN,
opposition de gauche, voire France insoumise (un groupe s’est crée
récemment) ou LREM (que l’on voit mal absente du tableau) devraient
compliquer la donne. 2014 avait été tendue pour le PC échirollois : 2020
sera cruciale.
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