samedi 13 avril 2024

Léon Deffontaines, tête de liste communiste : « Nous devons réaffirmer avec force la notion de subsidiarité »


 


ENTRETIEN. Léon Deffontaines, tête de liste communiste aux élections européennes, trace pour Euractiv les grandes lignes de son programme. En rupture avec ses adversaires de gauche, il revendique la nécessité de produire plus grâce au nucléaire, tout en sortant des accords commerciaux. Sa stratégie : fédérer les « orphelins » du « non » au traité constitutionnel européen (TCE) de 2005.

La liste menée par Léon Deffontaines regroupe le Parti communiste français (PCF), la Gauche républicaine et socialiste (GRS) fondée par l’eurodéputé Emmanuel Maurel, L’Engagement, mouvement créé par l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg et Les Radicaux de Gauche. Au Parlement européen, les communistes font partie du Groupe de la Gauche, actuellement co-dirigé par Manon Aubry (La France Insoumise).

Euractiv France. Vous êtes venus à Bruxelles le 3 avril pour rencontrer les dockers, manifestant contre le paiement des quotas de carbone qui les concerne depuis le 1er janvier 2024, et plus généralement contre la perte de compétitivité des ports européens. Que leur avez-vous dit ?

Léon Deffontaines. Ceux qui font du transbordement [transit de marchandise] comme à Fos-sur-Mer ou Barcelone, seront très impactés par ces règles en matière d’émission carbone. La concurrence déloyale va s’accentuer entre les ports européens et extraeuropéens.

Aussi, les financements européens – peu transparents et portés sur l’automatisation – doivent rendre nos ports et docks plus productifs. 10 milliards d’euros sont nécessaires, selon leur syndicat. Il faudra également les rattacher au réseau ferroviaire pour irriguer l’ensemble du continent.

Contrairement à vos adversaires de gauche, comme La France Insoumise (LFI), vous assumez vouloir produire plus. Cela ne contrevient-il pas aux ambitions environnementales de la France et de l’UE ?

Nous avons un cadre au niveau européen, qui est la neutralité carbone en 2050 avec le Pacte vert. Pour y parvenir, il faut engager de grands travaux utiles et vertueux sur le plan environnemental, économique et social : la rénovation thermique des bâtiments, les services publics de proximité, le transport fluvial ou ferroviaire par exemple.

C’est la raison pour laquelle nous défendons la liaison ferroviaire Lyon-Turin, le seul nœud qui manque dans la ligne Cadix-Lisbonne-Budapest.

La France Insoumise, elle, porte un projet politique décroissant. Nous sommes les seuls à gauche à dire qu’il faut produire plus et réindustrialiser le pays.

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