C’est avec une certaine émotion que le groupe Gauche démocrate et républicaine votera ce texte visant à reconnaître et à condamner le massacre des Algériens le 17 octobre 1961. Nous considérons que cette reconnaissance ne doit pas faire abstraction du caractère raciste et colonial de ce crime. Elle est nécessaire pour plusieurs raisons. D’une part, elle est essentielle pour les victimes et les familles de victimes. D’autre part, elle contribue à combattre les idées exprimées ce matin par le Rassemblement national, nostalgique de l’Algérie française, et qui fait étalage d’un racisme décomplexé, rance et xénophobe (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR-NUPES, LFI-NUPES, SOC et Écolo-NUPES, ainsi que sur quelques bancs du groupe RE) qu’il veut répandre dans toute la France.
Le 17 octobre 1961, c’est l’histoire d’une manifestation pacifique réprimée dans le sang. C’est l’histoire d’un massacre d’État, d’un massacre raciste et colonial. Notre nation doit regarder ces événements en face. Elle doit reconnaître – aurait dû reconnaître depuis fort longtemps – ce massacre et le condamner. (Mme la ministre déléguée opine du chef.) Cette si longue attente, conjuguée au travail accompli par les associations et les familles de victimes, nous incite à instaurer une journée de commémoration pour reconnaître pleinement ces événements et pour en transmettre la mémoire aux générations à venir. (M. Frank Giletti s’exclame.) C’est le souhait des députés communistes qui œuvrent depuis longtemps pour cette reconnaissance.
Je tiens à remercier Sabrina Sebaihi, députée du groupe écologiste, d’avoir bataillé pour inscrire ce texte à l’ordre du jour. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR-NUPES, LFI-NUPES, SOC et Écolo-NUPES.) C’est un beau prolongement du travail effectué de longue date par de nombreux parlementaires de gauche.
C’est avec émotion, je le répète, que nous voterons ce texte, tout en gardant à l’esprit que le combat n’est pas terminé. Il faut permettre aux historiens de continuer leur travail, ce qui implique la déclassification complète des archives, à laquelle nous œuvrerons.
Cela fait longtemps que nous, parlementaires, participons aux commémorations du 17 octobre. J’ai la chance d’avoir dans ma circonscription des maires qui accordent de l’importance à cette journée. Tant d’habitants de Gennevilliers et de Colombes ont trouvé la mort sur les ponts de Bezons et de Neuilly ! Permettez-moi donc, pour finir, de rendre hommage aux morts de ma circonscription et aux familles des victimes. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR-NUPES, Dem, LFI-NUPES, SOC et Écolo-NUPES.)
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