mardi 23 avril 2024

« Pour moi, l’Humanité c’est… » : 12 personnalités racontent leur lien avec le journal


 Plus de 600 convives, lectrices, lecteurs et amis de notre journal se sont retrouvés dans les salons de l’Hôtel de ville de Paris. Témoignages.

Cécile Cukierman, présidente PCF du groupe communiste, républicain, citoyen, écologiste – Kanaky (CRCE-K) au Sénat

« Je pense que l’Humanité, en 120 ans, n’a rien perdu dans cette capacité à informer clairement et librement tout lecteur. Il a toute sa place dans l’ensemble de la presse française. Chacun se saisit des articles comme il l’entend. Ils offrent, comme nous pouvons le faire au Parlement, une caisse de résonance différente. L’Humanité documente la vie de gens dont on ne fait que peu mention ailleurs et qui sont pourtant très nombreux dans notre pays. »

Alexis Corbière, député insoumis de Seine-Saint-Denis

« L’Humanité, c’est Jean Jaurès. Et Jean Jaurès, c’est le personnage qui a allié la tradition révolutionnaire républicaine avec la pensée du socialisme et du communisme. Pour le monde ouvrier, c’est un apport considérable. Le fait que le journal soit encore présent, 120 ans après sa création, montre qu’il est profondément ancré dans notre histoire nationale. Le journal a été et reste une expression de l’égalité et de la liberté. Je suis d’un milieu catholique de gauche. Pourtant, l’Huma, c’est aussi le Pif gadget présent sur la table de mon grand-père, militant à la CGT. Mon père me racontait souvent que, quand mon grand-père était cheminot, il voulait inviter un soldat russe à la maison pour fêter la victoire contre le nazisme. L’Humanité, c’est aussi la fête. La seule fête populaire, politique, culturelle, avec une telle dimension symbolique. C’est enfin le dernier journal quotidien représentant d’une expression sociale. L’Humanité doit continuer d’exister. »

Thierry Marx, chef étoilé

« L’Humanité fait partie de mon enfance. Je suis né dans ce que l’on appelle les cités en briques rouges. Il y avait une forte présence du Parti communiste, donc aussi du journal. Tous les anciens de mon quartier, qui travaillaient dans le bâtiment, dans les usines ou dans les ateliers, vendaient l’Humanité dimanche. Le journal fait partie intégrante de mes relations familiales et amicales. J’ai aussi vécu dans le Val-de-Marne, un département où le journal était très présent. J’ai donc conservé un lien fort avec l’Humanité. »

Otto Vaillant Frias, ambassadeur de Cuba en France

« On a une relation étroite avec l’Humanité de longue date. On a participé à la grande majorité des célébrations du journal depuis la création de notre gouvernement. Encore aujourd’hui, je suis un lecteur du journal et je suis très attentif aux nouvelles sociales et culturelles qui y sont publiées. C’est très important que les 120 ans de l’Humanité puissent être fêtés à la mairie de Paris. Ce quotidien a toujours été aux côtés de Cuba, par exemple dans notre lutte contre le blocus américain. Il a défendu le peuple cubain. En retour, nous serons toujours solidaires avec le peuple français et avec l’Humanité. »

Léon Deffontaines, candidat PCF aux élections européennes

« Cet anniversaire est historique. Nous n’avons pas beaucoup de journaux en France qui peuvent se targuer d’avoir 120 ans. L’Humanité a marqué de ses textes l’histoire de France, que ce soit avec le refus de la Première Guerre mondiale, avec le Front populaire, le CNR, Mai 68, etc. Il a durablement marqué l’histoire sociale de notre pays et a encore vocation à la marquer. Je ne vois pas ces 120 ans comme un regard vers le passé, mais un regard vers l’avenir. Dans un contexte où on a une idéologie dominante, qui impose des thématiques déconnectées de la réalité, l’Humanité permet de remettre la question sociale au centre des débats. »

Laurent Brun, administrateur et secrétaire confédéral de la CGT

« L’Humanité est un des rares journaux qui porte les luttes sociales et aide la Confédération générale du travail et les salariés. On est très heureux de fêter ses 120 ans de lutte. J’ai souvent sollicité ou été sollicité par le journal durant mes différentes responsabilités passées, notamment quand j’étais secrétaire général de la Fédération des cheminots. L’Humanité a beaucoup détaillé nos revendications, contrairement aux autres médias. C’est important de rendre la pareille. On espère, même si on ne sera pas là pour fêter le prochain 120e anniversaire, qu’il y aura bien d’autres anniversaires à l’avenir. »

Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF

« L’Humanité est un titre qui a toute sa place dans la presse française. On connaît son histoire. Ce journal défend des valeurs républicaines et, en ce moment, dans une période un peu compliquée, je pense qu’il est bon qu’il perpétue sa tradition, peu importent nos désaccords. La démocratie, c’est le débat. Je crois que par le dialogue, par l’écoute, par le respect, on peut trouver des bases communes pour avancer. »

Philippe Martinez, ex-secrétaire général de la CGT

« Je ne connais pas l’Humanité depuis 120 ans, mais c’est un quotidien qui compte beaucoup dans ma vie militante, puisque c’est un journal qui est toujours aux côtés de ceux qui luttent, qui se mobilisent. C’était essentiel d’être présents à cet anniversaire. À la fois pour ce qu’il représente, mais aussi pour montrer qu’on est attachés au pluralisme. Au moment où les médias sont regroupés autour de quelques milliardaires, soutenir un journal indépendant qui est aux côtés des travailleurs est primordial. »

Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris

L’Humanité, c’est le berceau de la gauche. On pourrait dire aujourd’hui des gauches. Jean Jaurès, qui est notre figure commune, emblématique, a posé les bases de pourquoi la presse était indispensable. Et ce, dans un monde où, déjà à l’époque, en 1904, les idées défendues par la gauche étaient violemment combattues. Je suis très heureuse dans ce haut lieu de la République qu’est la mairie de Paris de pouvoir accueillir cet anniversaire des 120 ans. Et je souhaite à ce journal encore de très belles années à venir.

Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT, membre du bureau de l’OIT (Organisation internationale du travail)

« L’Humanité est un compagnon de combat. Il y a peu de médias en France qui peuvent se présenter avec tant d’histoires. Ce qui est primordial car il faut se souvenir d’où l’on vient, surtout si on veut définir où l’on veut aller. Il n’y a guère que dans l’Huma que l’ensemble des syndicats, dans leur pluralité d’approche, trouvent un support pour relayer leurs pensées, avis, critiques. Les combats syndicaux ne sont pas naturellement repris par les autres canaux d’information, sauf pour tenter de les mettre en accusation. C’est chez eux que l’on use de cette terminologie très courante des preneurs d’otages et des privilégiés. Comme si les véritables privilégiés se situaient du côté des salariés. »

Laurent Baron, maire PS du Pré-Saint-Gervais

« Quelle que soit la ville où l’on a grandi et quel que soit l’âge que l’on a, on a forcément croisé quelqu’un qui vendait l’Humanité. Un journal avec sa voix et sa manière de retranscrire l’actualité. Ce qui lui a permis de marquer l’histoire. C’est un journal qui couvre excellemment toutes les luttes et donne des billes sur les réformes mises en place. Une actualité qui est décrite plutôt simplement, facile à lire, et surtout qui ne transforme pas une certaine réalité que l’on vit au quotidien, donc qui nous nourrit politiquement. »

Hala Abou Hassira, ambassadrice de la Palestine en France

« C’est primordial en tant qu’ambassadrice de la Palestine d’être présente et de fêter avec l’Humanité ses 120 ans. Le journal de Jean Jaurès, c’est 120 ans de défense de la justice, 120 ans d’humanisme, de lutte pour les droits et l’égalité des peuples du monde entier. Ce sont des décennies de soutien à la lutte des Palestiniens, à leur libération et à la création d’un État indépendant et souverain avec Jérusalem-Est comme capitale. Depuis le 7 octobre, le journal poursuit son combat historique de soutien à la lutte des droits des Palestiniens. L’Humanité a le courage de dénoncer le génocide en cours, de soutenir la revendication d’un cessez-le-feu immédiat, celle de la libération des otages des deux côtés et d’une solution politique basée sur deux États. »

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

« C’est une date historique ! Voilà que le journal de Jean Jaurès fête ses 120 bougies. Il s’agit d’une durée exceptionnelle pour un journal progressiste et communiste qui apporte un regard si différent sur l’actualité politique et sociale. Je lis l’Humanité tous les jours, c’est un outil crucial pour penser le monde ; on y trouve des analyses et des arguments qu’on ne lit pas ailleurs dans la presse. Pour un militant de gauche et syndicaliste, c’est un journal indispensable, surtout au moment où un capitalisme très violent s’affirme dans le pays après sept années de gouvernement Macron. Un capitalisme qui abîme la France et le monde du travail, et sur lequel l’extrême droite prospère. Mon ennemi, c’est d’abord ce système économique qui peut nous mener dans une impasse politique très dangereuse. L’Humanité nous donne des grilles de lecture pour combattre le capitalisme. »

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