dimanche 14 avril 2024

Européennes 2024 : à Amiens, Léon Deffontaines lance sa campagne devant 1 500 personnes

La tête de liste communiste a tenu son premier grand meeting dans sa ville d'origine, durement frappée par la désindustrialisation. Il s'est adressé au monde du travail et à « la gauche du non au TCE » de 2005.

Une heure avant le « coup d’envoi » de la campagne de Léon Deffontaines, plusieurs centaines de personnes se pressent déjà devant le centre Mégacité d’Amiens (Somme). Si la tête de liste communiste multiplie les réunions publiques et les déplacements depuis plusieurs semaines, ce 11 avril marque le premier grand meeting de la « gauche unie pour le monde du travail » avec le scrutin du 9 juin en ligne de mire. Les 1 500 participants ont afflué de plusieurs départements des Hauts-de-France.

Ils sont militants communistes, syndicalistes, simples curieux… Certains ne votent pas encore, comme Lucas, 16 ans, venu avec son père. « Je viens pour mieux connaître ce monde là, celui de la politique », explique-t-il. « Je préfère bien commencer, avec les communistes », ajoute le jeune homme, qui confie avoir regardé le débat télévisé de la veille entre les différentes têtes de listes aux européennes. Son père vote à gauche, mais il dit « suivre de loin la campagne ». Ce 11 avril, il est là parce qu’il a voulu accompagner son fils.

Il y a les convaincus aussi, militants comme Christian Lahaergue, de la section du PCF de Compiègne-Noyon. « Je n’ai pas oublié ce qu’il s’est passé avec Ian Brossat », redoute-t-il, en faisant allusion à une bonne campagne qui s’était terminée par un résultat décevant en 2019. « Cette fois, je ne la sens pas trop mal », veut croire Christian. « La liste est pas mal, c’est une sorte d’union. Et on a un programme qui tient la route. » Le communiste se dit toutefois inquiet par la multitude de listes présentées pour le 9 juin.

« Qui de mieux que des travailleurs pour représenter des travailleurs ? »

Et justement, pour ce grand meeting dans la Somme, Léon Deffontaines se démarque des autres. Alors que le public scande « Léon à Bruxelles », les candidates et candidats issus du monde du travail enchaînent les prises de parole. La syndicaliste CGT de Verbaudet, Manon Ovion, explique s’être engagée sur la liste de la « gauche unie » pour « poursuivre le combat » mené dans son entreprise. « Qui de mieux que des travailleurs pour représenter des travailleurs ?, interroge-t-elle. Nous produisons la richesse au travail, il est temps qu’on impose aux patrons de la partager. » Héloïse Dhalluin, cheminote et syndicaliste CGT, dénonce : « La privatisation et les enjeux financiers ont pris le pas sur nos biens communs… Les transports n’y échappent pas. Le néolibéralisme affecte notre quotidien, nous sommes tous concernés ! »

Ouvrier retraité de l’industrie automobile, Fabien Gâche veut lui « mettre fin au règne de la concurrence entre les peuples, en harmonisant par le haut le niveau social des travailleurs européens avec de bons salaires indexés sur l’inflation ». En seconde position sur la liste, la co-secrétaire générale du Snuep-FSU Sigrid Gérardin promet : « Si nous votons massivement pour la liste de la Gauche Unie pour le monde du travail, nous ferons rentrer au Parlement européen des féministes qui se sont battues pour l’égalité salariale. » Dans la salle, les alliés du PCF sur la liste conduite par Léon Deffontaines applaudissent. L’eurodéputé sortant Emmanuel Maurel, de la Gauche républicaine et socialiste, fustige à la tribune « l’austérité qui casse les services publics ». L’ex sénatrice Marie-Noëlle Lienemann est également présente en soutien de la « gauche unie ».

« L’espoir c’est le carburant pour penser la révolution »

Léon Deffontaines se démarque ensuite des autres listes de la gauche. « En 2005, notre victoire a été usurpée, ils nous ont piétinés, ils nous ont méprisés », rappelle le candidat communiste, en faisant allusion au Traité de Lisbonne qui avait imposé les termes du TCE rejeté trois ans plus tôt. « Main dans la main, la droite et les socialistes de Glucksmann ont organisé cette fraude démocratique. » « Les technocrates bruxellois » qui « éloignent toujours plus les peuples des institutions » en prennent aussi pour leur grade. « La gauche a déçu, constate Léon Deffontaines. Mais une nouvelle ère s’ouvre. Ensemble, nous sommes la Gauche Unie pour le monde du travail et nous allons reprendre la main et France et en Europe. »

Un peu plus tôt, c’est le secrétaire national du PCF qui donnait le ton de cette campagne des communistes. « Nous sommes la seule liste qui défend le productivisme vert, lançait le dirigeant communiste. Nous sommes des écolo-coco. » Fabien Roussel défend une « gauche républicaine », qui repose sur « trois piliers : l’égalité, la laïcité et la solidarité ». Il invite les électeurs à voter Léon deffontaines « pour défendre le pouvoir d’achat et faire baisser les factures d’électricité »« L’espoir c’est le carburant pour penser la révolution », lance le secrétaire national du PCF.

A l’issue du meeting, des militants se disent « regonflés »« Il nous reste à dépasser les 5% pour avoir des députés » en conclue Dominique, venu de Chaumont dans l’Oise.

 

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