La TVA antisociale
Lors de ses vœux pour l’année 2012, Sarkozy a annoncé la mise en
place de la « TVA sociale », la dernière réforme de son quinquennat, qui
n’a de « sociale » que le nom. Le président sortant explique que « le
financement de notre protection sociale ne peut plus reposer
principalement sur le travail, si facilement délocalisable. Il faut
alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement
les importations, qui font concurrence à nos produits avec de la
main-d’œuvre à bon marché ». La TVA sociale permettrait donc de
relancer la croissance, d’accroître la compétitivité des entreprises
françaises, de résorber le chômage et de réindustrialiser le pays. Rien
que ça ! Valérie Pécresse, la ministre du Budget, affirme même que cela
permettra de créer jusqu’à 120 000 emplois, à moyen terme.
Adoptée le 16 février par l’Assemblée nationale pour être appliquée
en novembre, cette mesure fera passer la TVA de 19,6 % à 21,2 % – et
baissera en même temps les cotisations patronales d’un montant
équivalent, soit environ 13,2 milliards d’euros par an. Par ce
mécanisme, la droite espère en premier lieu baisser le coût du travail,
pour que les entreprises nationales soient plus « compétitives ». Elle
prétend que ces gains de compétitivité permettront de compenser la
hausse de la TVA et d’éviter ainsi un effet inflationniste. Mieux, les
entreprises auront plus de facilité à investir sur le territoire et y
créeront donc des emplois. Bienvenue au Pays des Merveilles !
Mais comme le lapin blanc d’Alice, nous savons que la réalité est
plus sombre : derrière les beaux discours de la droite se cache
l’avarice des capitalistes. Alors que les prix des biens de grande
consommation ont augmenté en moyenne de 4 % en un an, selon l’INSEE,
peut-on sérieusement imaginer que les capitalistes vont baisser leurs
prix et réduire leurs marges ? Ils nous diront qu’il faut attendre les
effets de ces mesures, que le contexte économique ne s’y prête pas, etc.
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