Les cas de précarité énergétique ont augmenté fortement en un
an en France, sous l'effet de la crise et de la hausse des factures
d'électricité et de gaz. Le Médiateur national de l'énergie vient de
publier un bilan 2011 très fortement marqué par la crise.
Le
Médiateur, une autorité administrative indépendante qui a démarré ses
activités en 2008, a vu son nombre de saisines augmenter de 14% l'an
dernier, à 8044. Plus marquant, les réclamations de clients qui
n'arrivent plus à payer leur facture et à discuter avec leurs
fournisseurs a augmenté 80% par rapport à 2010, et représenté plus de
15% de l'ensemble des saisines.
"La crise économique et la hausse
du coût de l'énergie ont aggravé le phénomène de la précarité
énergétique", c'est-à-dire la difficulté à payer ses factures
d'électricité ou de gaz, et poussé de plus en plus de ménages modestes à
demander une médiation, explique l'institution. Le Médiateur rappelle
au passage que les tarifs réglementés du gaz ont augmenté de 25% en deux
ans, et ceux de l'électricité de 8%. Les dettes énergétiques s’élèvent à
1900 euros en moyenne.
Le Médiateur propose par ailleurs des
mesures pour mieux lutter contre cette montée de la précarité
énergétique, jugeant les dispositifs existants (comme les tarifs sociaux
de l'électricité et du gaz, dont l'attribution vient d'être rendue
automatique pour tous les ménages éligibles) insuffisants, même s'ils
vont "dans le bon sens". Il propose notamment l'instauration d'une trêve
générale des coupures du 1er novembre au 15 mars pour l'ensemble des
consommateurs, sur le modèle de la trêve hivernale des expulsions
locatives (une trêve des coupures d'énergie est déjà appliquée mais
seulement pour certains consommateurs), et l'instauration d'un "chèque
énergie", qui viendrait se substituer aux tarifs sociaux.
4 millions de Français sont en situation de précarité énergétique, seuls 650 000 ont pu bénéficier d’une aide cette année.
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