Les salariés de Florange, Gandrange, Petroplus, Lejaby,
Photowatt, Albany et de bien d’autres sites menacés s’imposent de
manière inédite dans un débat électoral comme autant de déclarations
d’exigence de vraie politique industrielle.
« J’ai eu hier une longue réunion de travail avec Lakshmi Mittal.
ArcelorMittal va investir 17 millions d’euros à Florange », disait
Nicolas Sarkozy, hier, sur France Inter. Le président candidat est sous
pression. Son bilan est connu. Sur l’emploi et le développement
industriel, il est accablant.
Plus d’un demi-million d’emplois ont été supprimés depuis 2007. Mais
alors que la question n’était pas principalement posée dans la campagne
présidentielle de 2007, elle s’invite cette fois dans le débat. Au point
d’en devenir la pierre d’impatience des électeurs, sinon des différents
candidats.
Le président sortant, candidat à sa succession, n’ignore pas sa
fragilité en ce domaine. Aussi adopte-t-il à son tour la posture de
celui qui « n’abandonnera jamais l’industrie ». Ce faisant, alors qu’il
avait commencé par une campagne sur les valeurs empruntant aux thèses
libérales mitonnées d’un apparent bon sens, le voilà qui réenfourche le
« travailler plus pour gagner plus », escomptant approfondir la division
entre les catégories sociales, les couches populaires et les classes
moyennes, et masquer l’essentiel : le manque d’emplois dans le privé
comme dans le public. Or, de ce constat est née, chez une part
grandissante de Français, une double exigence : celle d’un parcours de
vie, et celle d’une efficacité économique pour une croissance perçue de
mieux en mieux comme la porte de sortie de la crise
économico-financière.
La peur de la crise
L’emploi, particulièrement l’emploi industriel, est redevenu un
marqueur du progrès. Il tend à se reconstituer comme le point
géométrique d’une nouvelle alliance entre ouvriers, salariés, cadres ou
techniciens. La droite sarkozyste, celle de François Bayrou ou de Marine
Le Pen ont bien compris cette nouvelle donne. Nicolas Sarkozy a cru
pouvoir surfer sur la posture du capitaine de navire dans la tempête,
François Bayrou en agent actif qui lave plus blanc que blanc, Marine Le
Pen en enbaumeuse de colère. Tous ont misé en vain sur la grande peur de
la crise pour occulter ou dévoyer le cheminement des salariés vers les
causes : la finance contre l’emploi, le CAC 40 contre le social.
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