par Romaric Godin
C'est peut-être un scandale
d'ampleur européenne qui couve actuellement dans le bureau du procureur
d'Athènes : le gouvernement de Georges Papandréou aurait invité
l'Elstat, l'institut statistique grec, à surestimer le déficit 2009 pour
mieux faire passer les réformes auprès du peuple grec.
Le procureur
d'Athèmes, Grigoris Peponis, a obtenu jeudi de la Vouli, le parlement
grec, une commission parlementaire d'enquête concernant le niveau du
déficit public hellénique en 2009.Révélations
L'affaire a débuté en septembre dernier lorsqu'une employée de l'Elstat, Zoé Gorganta, a révélé que le chiffre du déficit public de 2009 avait été gonflé artificiellement lors de sa révision à la hausse en novembre 2010 de 13,6 % à 15,4 % du PIB. Selon cette employée, qui a été immédiatement licenciée, ces chiffres auraient été aggravés à dessein afin que le déficit grec dépassât celui de l'Irlande, devînt ainsi un record dans la zone euro et pût faciliter dans les esprits grecs l'acceptation des mesures d'austérité douloureuses proposées par le gouvernement.
Responsabilités politiques
Derrière ces accusations se glissent évidemment les figures du premier ministre socialiste de l'époque, Georges Papandréou et de son ministre des Finances d'alors Georges Papakonstantinou. La responsabilité des ministres devra du reste être une des principales questions auxquelles devra répondre la commission d'enquête parlementaire. Mais la question de la responsabilité européenne ne manquerait pas de se poser. L'Elstat a été fondée en août 2010 sur le modèle des autres instituts statistiques européens. Son principal critère a été l'indépendance du pouvoir politique afin que ne se reproduise pas les « trucages » de comptes qui avaient permis entre 2000 et 2004 au pays d'entrer sans difficultés dans la zone euro. Eurostat, du reste, a validé la correction de novembre 2010 sans broncher.
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