Un grand écart politique. C'est ce que s'apprêtent à réaliser
les députés d'Europe-écologie-Les-Verts ces prochains jours. Leurs deux
co-présidents du groupe, Barbara Pompili et François de Rugy, ont
annoncé ce mardi que les parlementaires EELV voteront contre le Traité
budgétaire européen, mais se disent "ouverts à un vote de la loi
organique instaurant une règle d'or budgétaire.
"Ce n'est absolument pas un grand écart", tente de se justifier la
co-présidente du groupe Europe Écologie-Les Verts (EELV) à l'Assemblée
nationale, lors d'un point presse ce mardi matin. Sur le traité, "la
position du groupe officielle est un vote contre". "Le traité, ça donne
l'impression que la politique n'a plus de rôle. On ne veut pas
s'enfermer dans un carcan qui nous dirait que les 3% sont l'objectif à
tenir, on pense qu'on a des marges de manoeuvre et qu'on doit les
utiliser."
Favorables à la réduction des déficits
La députée de la Somme explique pourtant que les députés d'EELV sont
"ouverts" sur la loi organique, sur laquelle se penchera le Parlement
après le nouveau traité européen, et qui instaure la Règle d'or et le
contrôle strict de la limitation des déficits publics, conséquences
directes du traité européen. "On peut avancer ensemble (avec les
socialistes, ndlr) sur cette loi organique et avec les amendements et le
débat aboutir à quelque chose de constructif."
"Nous participerons à ce processus et nous aurons un vote à la fin",
assure François de Rugy qui fait valoir que cette loi "a une direction,
la réduction des déficits et un meilleur suivi des finances publiques".
"Et ça, a-t-il dit, nous, les écologistes, y avons toujours été
favorables".
Calmer le jeu
Cette annonce d'un vote favorable à la loi organique permet aux
parlementaires écologistes de calmer le jeu auprès de leurs homologues
socialistes, remontés contre la décision le week-end dernier du conseil fédéral d'EELV de voter contre le traité européen. Les députés verts offrent aussi un répi à leurs deux ministres, Cécile Duflot et Pascal Canfin, dont la position au sein du gouvernement était des moins tenables.
Pour adoucir leurs contradictions, le co-président du groupe EELV à
l'Assemblée, François de Rugy, a trouvé la parade. Il appelle à "un vote
à l'Assemblée sur la réorientation de la construction européenne qui
marquerait les changements entre la majorité actuelle et la majorité
passée, ce que le vote sur le TSCG ne permet pas de marquer".
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