Ce qui vient de se passer dans les quartiers nord de Marseille où des
Roms ont été chassés par des habitants voisins est d'une gravité
extrême, traumatisante, et dont les conséquences ne sont pas encore
mesurables. Qui peut juger le traumatisme chez ces personnes, ces
enfants ? Sait-on que certaines personnes composant la milice étaient
armées?
Je condamne fermement ce qui s'apparente aux ratonnades des années
60. Cet acte de barbarie est qui plus est d'une lâcheté déconcertante
dans ces quartiers où la mobilisation populaire serait plus utile et
efficace face aux trafics en tous genres.
Il n’y a pourtant rien d’étonnant au fait que des habitants eux-mêmes
confrontés à la pauvreté ou à la précarité s’en prennent à plus
miséreux qu’eux.
Mais si actes délictueux il y a eu, c'est à la police et à la justice
de protéger, sécuriser et sanctionner. Certainement pas aux habitants !
Cette tragédie montre, que malgré l'intérêt porté par le gouvernement
à la situation de Marseille, rien n'a changé et rien ne changera avec
les seules propositions du comité interministériel.
Le geste ignoble d’hier soir était prévisible voire recherché par
ceux qui prennent la responsabilité de ne pas régler une intégration
digne et humaine des familles Roms.
Prévisible car à laisser pourrir la situation de familles qui ont fui
la misère de leur pays nous sommes au pied du mur. Recherché car le
maire de Marseille fait de l'opposition des populations entre elles et
de la chasse aux pauvres un de ses sports favoris. Et que le premier
magistrat de la Ville arrête sa complainte, Marseille n'est pas une
ville pauvre, c'est une ville aux inégalités extrêmes avec les plus
riches et les plus pauvres du pays.
Des propositions ont été formulées par le collectif Roms de Marseille pour trouver des solutions.
Des moyens existent au niveau européen pour mettre en œuvre ces
solutions en termes d'hébergement, d'éducation, de santé, d'alimentation
et d'emploi. Mais ces fonds européens ne sont pas sollicités par la
Préfecture. Est-ce normal ?
Je demande que le Préfet ouvre une cellule de crise pour régler la
situation des familles Roms et sécuriser les habitants de quartiers
populaires abandonnés par les pouvoirs publics.
Il est urgent d'agir sans opposer les uns aux autres, au risque de
provoquer une explosion sociale dont personne ne peut mesurer les
conséquences.
Le gouvernement est devant ses responsabilités et doit apaiser par
les mots et surtout par des actes au lieu d'attiser les tensions.
Jean-Marc Coppola, PCF 13
Vice-président de la Région, Conseiller municipal de Marseille
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